30 octobre 2006

Cette semaine

Aux États-Unis, cette semaine est la Semaine nationale de la sensibilisation à l'infertilité, lancée par Resolve, leur Association nationale pour l'infertilité.

Je ne crois pas qu'il existe une semaine comme ça ici. Je trouvais l'occasion bonne pour rappeler aux gens que l'infertilité touche beaucoup de couples autour de vous, souvent en silence. Soyez sensibles, soyez attentifs et surtout, soyez respectueux. L'infertilité n'est pas visible, elle ne met pas la vie en danger, mais elle fait des blessures très profondes et sérieuses.

Une épaule pour pleurer, une oreille pour écouter, une main pour supporter et pas de conseils non sollicités... voilà ce que les infertiles demandent à leur entourage. Ça ne coûte rien, tout ça...

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EDIT: le lien pour l'Association canadienne de sensibilisation à l'infertilité...

28 octobre 2006

9 mois

C'est quand même incroyable... Tu as maintenant passé autant de temps en dehors de mon ventre que tu en avais passé à l'intérieur. Il me semble qu'il n'y a pas si longtemps, je flattais encore mon ventre rond bien tendu en attendant ton arrivée.

Neuf mois! Et quel mois! C'en fut un de grosses étapes. Tu te promènes tellement que nous avons dû sécuriser la maison. Tu as perfectionné ta technique sur les fesses à un tel point que tu es maintenant très rapide et agile de la foufoune. Le sport commence pour maman et papa!

Tu as commencé à manger pour vrai, avec beaucoup d'appétit. À mon plus grand plaisir, tu dévores les purées que je te prépare avec amour. Tu as commencé la viande, que tu adores. Chaque nouvel aliment est accueilli avec curiosité et rien ne m'a été craché au visage (encore). Tellement que j'ai maintenant hâte de te faire découvrir plein de bonnes choses!

Tu as aussi eu tes 7e et 8e dents. Elles se sont pointées sans avertir. En fait, nous les avons vues qu'une fois sorties! Pas de crise, pas de pleurs, les dents ne te font plus effet on dirait!

Tu as joué dans les feuilles mortes pour la première fois. Tu en as aussi beaucoup mangé, mais bon... Tu t'es fait garder pour la première fois. Tu es allé à ta première session de photo. Tu fais bye-bye. Tu te mets à genoux. Tu es futé et rusé et très taquin. Tu ris à rien, tu souris à tout et tu observes en silence tout ce qui t'entoure. Dans un mois de pluie et de gris, tu es le plus beau soleil que je pourrais demander.

On a aussi commencé le sevrage, doucement. Tu étais très réticent au départ, mais j'ai bien fini par t'habituer au lait maternisé et le boire du souper est maintenant remplacé.

Neuf mois... un grand garçon, déjà. Neuf mois, c'est 3/4 d'une année. C'est beaucoup, 9 mois, et pourtant si peu encore!

En neuf mois, mon corps s'était transformé en maison immense. Puis, depuis 9 autres mois, mon corps t'a nourri, bercé, aimé. En neuf mois, notre couple est devenu une famille, notre maison est devenu une boîte à surprises, notre amour a explosé pour le petit bout d'homme que tu es devenu.

Je t'aime si fort, mon Tithom. Bon 9 mois mon trésor!

27 octobre 2006

Il parle

Mon fils jase depuis qu'il a deux mois. Des aaaaah reuuh à volonté, des pffrttrrrttt et des gllllbbbb, en veux-tu, en v'là! Puis, il y a quelques semaines, il a dit son premier mot. Il a dit "dude". Oui oui, son premier mot est dude! Il dit aussi tu, du, te, ta, de, la... Quoi? Ce sont tous des mots, non?

Bon d'acord, mon fils ne parle pas encore. Pas un mot. Je ne m'inquiète pas du tout, je sais que chaque enfant a son propre rhytme et qu'il parlera bien éventuellement. Je déteste les normes et les comparaisons. Je déteste encore plus me faire dire "quoi, il a 9 mois et ne dit pas encore maman?" Ben non! Mon gars ne parle pas, ne marche pas, ne rampe même pas. Il fait des dents et avance sur les fesses. Ça l'occupe.

N'empêche que Hom et moi n'avons pas toujours hâte que Tithom parle. Depuis qu'il est né, nous nous servons de lui comme intermédiaire. En prenant une petite voix, je le fais parler. "Papa, maman veut que tu ramasses tes bas sales." "Papa, brosse mes dents." "Papa, prends-moi, maman doit aller faire pipi." Hom, bien entendu, fait la même chose de son côté. Il ajoute aussi quelques obscénités et gestes vulgaires de temps en temps, question de faire rire la maman fatiguée ou de faire faire des gros yeux à l'entourage qui ne comprend pas toujours son sens de l'humour. Quand Tithom parlera de lui-même, ce sera fini, tout ça...

À moins que Hom lui montre à faire lui-même les gestes vulgaires...

26 octobre 2006

Cerveau en compote

J'ai la cervelle empotée, enrhumée. Je n'ai rien à écrire et pourtant, j'aurais plein de choses à dire. Je n'ai pas l'habitude de raconter mon train-train quotidien. De toute façon, ça n'intéresse personne de savoir ce que Tithom a mangé pour déjeuner (de l'avoine et des pommes) ou ce que j'ai sur le dos (t-shirt et jeans). Il ne se passe rien de vraiment palpitant ces temps-ci. Pas que ma vie soit plate, non. J'aime ma vie, je la savoure à chaque jour. Seulement... c'est du banal pour le monde extérieur.

J'aurais pu parler du ridicule derrière la tentative d'adoption de Madonna, mais j'en ai pas envie. On en parle déjà trop comme ça.

J'aurais pu parler de la chargée de projet de mon contrat qui vient de commencer, de ses 75 emails quotidiens, qui se répètent, se contredisent et s'entre-mêlent. J'aurais pu chialer contre son manque d'organisation, son côté broche-à-foin et de tout le temps précieux qu'elle me fait perdre avec son manque de précision maladif. Mais ça intéresse qui, tout ça, au fond?

J'aurais pu vous parler du rhume que Hom a traîné pendant deux semaines et que je me vantais de ne pas avoir attrapé... mais j'aurais parlé trop vite, car depuis avant-hier, j'ai la gorge en feu, le cerveau en compote et le nez comme une framboise.

Je vais aller prendre une Tylenol et lire les 18 courriels qui sont entrés pendant que j'écrivais ce billet...

24 octobre 2006

Blog express

Le temps file sans que je m'en rende compte. Les journées passent et avant même que je sache, octobre tire à sa fin et mon coco aura 9 mois dans 4 jours. Question de rattraper le temps passé si vite, un résumé express.

- Le sevrage se passe quand même bien, pour le moment. Nous en sommes encore à un seul boire au gobelet. J'ai dû par deux fois compenser une heure plus tard en allaitant, mais ça semble s'être replacé. Je suis toujours ambivalente à l'idée de sevrer Tithom, mais je sais au fond de moi que le temps est venu. J'attends encore quelques jours avant de remplacer le boire du midi car je suis encore engorgée le soir. Ma production ne s'est pas encore adaptée au boire en moins. En fait, elle venait juste de s'adapter à une diminution de boire, puisque depuis deux semaines, Tithom était passé par lui-même de 5 boires par jour à 4.

- Tithom mange maintenant 3 bons repas par jour. Il mange de tout, avec appétit. J'ai introduit la viande, même si j'avais eu l'intention au départ de faire de lui un bébé végétarien. Il goûtera d'abord à tout, puis mangera des repas végétariens quand nous en mangerons nous aussi.

- Je crois avoir eu un semblant de retour de règles il y a presque 2 semaines. Après 4 jours de petits saignements et plusieurs tests de grossesse négatifs, je ne sais pas vraiment plus à quoi m'en tenir. Tant que l'allaitement ne sera pas terminer, je ne pourrai savoir si mes règles reviendront pour de bon (quel beau rêve!) ou si elles disparaîtront pendant des mois comme elles l'ont toujours fait. Histoire à suivre...

- Tithom ne marche pas, ne rampe pas ni ne marche à 4 pattes. Mais il fait de la vitesse sur les fesses! Il se tire après les meubles pour se mettre à genoux, mais sans plus. Je ne suis pas si pressée que ça qu'il marche... je n'ai pas encore à lui courir après dans la maison!

Voilà ce qui me vient à l'esprit pour le moment... Fin de la pause!

20 octobre 2006

Deux se terminent, un débute

Je croyais avoir un peu de répit du côté travail ces temps-ci. Mon contrat qui revient aux 6 mois n'était pas dû, enfin, je ne pensais pas... Je viens de terminer deux gros contrats qui m'ont pris beaucoup de mon temps (dont lundi jusqu'à 23h). Je pensais respirer un peu, au moins quelques jours, avant de commencer l'autre. Eh bien non! Il est déjà commencé, en grande à part ça! Je crois même devoir faire garder Tithom quelques jours quand le rush du deadline sera arrivé. Une grand-maman se fera sûrement un grand plaisir de venir passer la journée ici avec lui pendant que je travaille.

D'ici-là, je dois bosser pendant les siestes et quand Tithom s'occupe seul... ce qui est chose rare ces jours-ci. Il se promène partout (encore sur les fesses, il aime son moyen de transport) et je dois sans cesse le suivre pour ne pas qu'il renverse une plante, tire sur le fil du télécopieur ou mange un soulier. Il a des yeux de lynx et sait repérer chaque petit objet qui a échappé à mon scrupuleux ménage. Il se dirige droit vers sa proie, rapidement, en levant les fesses et en gloussant d'excitation. Je sais facilement quand il a atteint son objectif car il crie de joie et bat des bras. Rapide, mon bébé, mais pas subtil!

Allez hop! Au boulot!

19 octobre 2006

C'est commencé

Après de nombreux essais non concluants, nous avons finalement commencé le sevrage. J'ai essayé 6 sortes de gobelets différents, deux sortes de lait et environ 6 combinaisons différentes de biberon/tétine. J'ai essayé de lait chaud, moin chaud, moins tiède, plus froid. J'ai essayé de ne pas être dans la même pièce, de lui donner couché, assis, dans sa chaise haute, dans son siège. J'ai tout essayé, Tithom ne voulait rien savoir.

Je lui ai donné du jus dilué dans les gobelets, question de l'habituer à boire. Puisque les biscuits semblaient lui avoir appris à manger, je l'ai attiré par sa dent sucrée. Il a adopté les gobelets, mais n'arrivait pas à boire, puisqu'il faut le pencher. Le verre à paille a réglé ce problème. Tithom buvait son jus tout seul, à grandes gorgées.

J'ai donc remplacé le jus par du lait et il a fini par en boire quelques gorgées. Le lait devait être bien frais, c'est comme ça qu'il aime, à ce que j'ai pu comprendre. Puis, samedi dernier, il a bu presque 5 onces. Il a remplacé une tétée, par lui-même! Comme il a continué à accepter le lait maternisé dans le verre à paille depuis, nous avons commencé officellement le sevrage hier. La tétée du souper est remplacée par un verre de lait maternisé. D'ici quelques jours, celle du midi sera aussi remplacée. Puis celle du matin. Et finalement, celle du dodo...

Je suis contente, mais en même temps, ça me rend triste. J'en parlais, je voulais le sevrer, je me sentais prête de mettre fin à l'allaitement. Mais maintenant que c'est commencé, ça me fait tout drôle. Je ne peux plus reculer, je ne dois pas. Tithom semble prêt, je semble l'être aussi. Mais une partie de moi pleure car ce beau lien se terminera bientôt. Je sais qu'il commence une nouvelle étape de sa vie. Il en commence une à chaque jour ces temps-ci, on dirait. Plus ça va, plus mon petit bébé s'éloigne et devient un petit garçon. J'ai de la difficulté à couper le cordon, même si j'ai plusieurs bonnes raisons (pour moi) de vouloir arrêter l'allaitement maintenant. Je ne cherche pas à me justifier, je ne crois pas du tout avoir à le faire. Je dois chercher à me convaincre moi-même que je fais le bon choix, je ne sais pas...

18 octobre 2006

Un fil pour l'infertilité

Pour bien des femmes infertiles, voir une femme enceinte ou un bébé naissant peut être difficile. Ça remue beaucoup d'émotions refoulées, ça nous rappelle, encore une fois, notre propre échec à devenir mère. Quand je suis tombée enceinte, j'étais consciente qu'autour de moi, il devait y avoir des femmes infertiles, des femmes qui avaient perdu un bébé, des femmes qui souffraient en silence. J'aurais bien voulu leur dire "moi aussi, j'étais comme vous! Je vous comprends! Je ne suis pas une de ces fertiles qui ne savent pas la chance qu'elles ont!" Quel bien cela aurait-il fait? Qu'est-ce que ça aurait changé?

Ça me faisait quand même quelque chose, de savoir que pour quelqu'un d'autre, j'étais devenue celle que je détestais voir auparavant. Les rôles étaient changés et je ne me sentais pas tellement à l'aise dans celui de la femme qu'on déteste voir, avec son ventre rond. J'aurais voulu, sans avoir à le dire, que les femmes infertiles sachent que ce bébé n'avait pas été facile à concevoir et que je comprenais leur regard où se mélangeaient envie et tristesse.

Il y a maintenant un moyen de se reconnaître, entre infertiles. La couleur de la pomme-grenade a été choisie car c'est un symbole de fertilité. Le fil #814 de DMC, plus précisément. Faites-en un bracelet, attachez-le à votre veste, brodez-le sur votre sac... portez-le comme vous le voulez, mais montrez vos couleurs. Non seulement ça permettra aux autres femmes infertiles de voir qu'elles ne sont pas seules, mais ça incitera peut-être les gens à parler d'infertilité.

Un petit fil rouge, qui nous unit toutes...

(le mouvement est parti ici)

16 octobre 2006

Gratte gratte gratte

Vers l'âge de 8 ans, j'ai commencé à faire du psoriasis. Au départ, j'en avais seulement sur le bord des oreilles et du nez. Ça passait facilement inapperçu. Puis j'ai commencé à en avoir sur les genoux, les pieds, la nuque, le dessus de la tête. Et ça piquait. Dieu que ça piquait. Et ça me complexait, même si c'était quand même discret.

À l'adolescence, mon psoriasis s'est concentré sur ma tête. Super, ça ne paraissait plus! Ça piquait encore, mais au moins, les gens ne le savaient pas. J'ai eu des périodes pires que d'autres, et des périodes où il était pratiquement disparu. J'ai rasé mes cheveux pendant le Cégep (jeunesse rebelle) et ça a fait le plus grand bien à ma peau.

Je m'étais habituée au va-et-vient de mon psoriasis. Il faisait partie de ma vie et il ne me dérangeait plus tellement. Mes traitements fonctionnaient bien quand j'en avais besoin. Ça piquait de temps en temps, mais on finit par s'habituer.

Puis est venue ma grossesse. Je ne pouvais plus utiliser mes traitements. Mais mon psoriasis est quand même disparu. Complètement disparu. Pouf! Comme ça!

Et puis j'ai accouché. Pas le choix, hein? Et le psoriasis est revenu. Il est revenu avec vengeance. La tête me pique sans bon sens. Le psoriasis l'envahit et je ne peux toujours pas utiliser mes traitements, puisque j'allaite encore. Ça pique, ça pique, ça n'a pas de sens! Je vais virer folle tellement ça pique!

J'ai fait quelques recherches et, même si les études sont rares sur le sujet, on a tendance à dire que la grossesse améliorerait le psoriasis. Probablement rapport aux hormones. Elles ont le dos large, les hormones, après tout.

Ben voilà. Pas que j'aie besoin d'excuse pour justifier le sevrage de Tithom, mais disons que ça vient s'ajouter à ma liste de raisons. La grossesse est devenue thérapeutique pour moi!

12 octobre 2006

Fine bouche

Je n'osais en parler, de peur que ça me porte malheur. Supersticieux? Peut-être, mais la première fois que Tithom a mangé des purées, je me suis énervée et j'ai déclaré que ça allait bien... ce qui ne fut pas le cas deux jours plus tard. Pour résumer, Tithom n'a rien voulu savoir des purées au départ. Il a goûté un peu au commencement, puis c'en était fini. Il ne voulait plus rien manger. J'ai laissé passer quelque temps, puisqu'il ne semblait pas affamé. Je lui ai donné des morceaux de fruits et de légumes cuits. Il en a parfois mangé avec beaucoup d'appétit, parfois pas du tout. Les pêches et les pommes ont eu le plus grand succès.

Puis, j'ai recommencé tranquillement à essayer les purées. Je mélangeais des céréales aux fruits, ça passait mieux (une ou deux bouchées). Un bon matin, il y a quelques semaines, mes beaux-parents étaient ici. Tithom a choisi ce matin-là pour ouvrir la bouche comme un grand quand la cuillère s'en approchait. Il a tout mangé sa purée de poire! Quelques jours plus tard, il recommençait l'exploit avec des céréales de riz. Et depuis ce temps, plus besoin de me battre avec lui pour qu'il mange! Il ouvre grand la bouche, j'ai peine à y croire! Bon, nous sommes encore au stade des purées, mais je lui offre souvent des morceaux, qu'il mange beaucoup moins.

Je crois que ce sont les biscuits qui l'ont aidé. Ça paraît bizarre, mais depuis qu'il a commencé à manger ses biscuits Mum-mum, on dirait qu'il a appris à mâcher et à bien avaler. C'est peut-être un hasard, je ne le saurai jamais au fond. Mais je m'en fous, tout ce qui compte, c'est qu'il mange!

Il préfère les fruits aux légumes, comme son papa. J'insiste sur les légumes, mais c'est bien dur de forcer une cuillère entre ses 8 dents fermées bien serré.

Je trouvais ça quand même bizarre qu'il ne mange pas. Après tout, il met TOUT ce qu'il trouve dans sa bouche. Et depuis qu'il se promène partout, je dois être très vigilente. Je croyais avoir couvert les bases en sécurisant les armoires et en vidant les tablettes du bas. Je passe quotidiennement le balais et je cache la bouffe du chat. Hier, alors qu'il jouait tranquillement avec les chaussures, je le vois mâcher quelque chose. Je mets mon doigt dans sa bouche et en sors un genre de petit bouchon de plastique blanc. J'avais beau chercher, je ne voyais pas d'où ça venait. Jusqu'à ce que mes yeux tombent sur le petit spring qui sert à amortir les portes au bas du mur. Le petit bout blanc manquait. Tiens donc. Et hier encore, alors qu'il se promenait dans la cuisine pendant que je rangeais la vaisselle, je le vois mâcher et baver. Je mets encore une fois mon doigt dans sa bouche et en sors un petit moton de cheveux tout baveux. Eurk! Je passe le balais, oui, mais je perds aussi mes cheveux à une vitesse assez surprenante. Les petits feutres sous mes pattes de chaises ont le don de ramasser mes longs cheveux frisés et de rendre accessibles aux trotteurs de plancher des petits motons de cheveux prêts-à-mâcher.

Je parlerai peut-être de ce qu'il a fait aujourd'hui dans les prochains jours... mais je reste encore supersticieuse et je ne veux rien gâcher. Ça reste donc secret pour le moment, mais disons que ce serait un autre bon pas de franchi!

11 octobre 2006

Où je me sens tout à coup vieille

Nous sommes partis de la maison hier soir, le coeur gros de laisser notre bébé derrière nous pour la première fois. Faut le faire, ça ne me tentait même plus d'aller au show, je voulais juste rester chez moi, à jouer avec mon bébé, assise par terre. Mais bon, du nerfs, me suis-je dit! Je vais aimer ma soirée et en plus, les beaux-parents seront bien heureux de pouvoir dire qu'ils ont gardé Tithom.

Tout le long du trajet vers la salle de spectacle, je me disais "il ne faut pas qu'il nous arrive quelque chose. Il ne faut pas qu'un viaduc nous tombe dessus, car Tithom se retrouverait seul." Je sais, c'est complètement irrationnel, mais c'était une angoisse toute nouvelle et je ne savais pas vraiment comment dealer avec.

En entrant da la salle de spectacle, je me suis vite apperçue que nous étions vraiment au-dessus de la moyenne d'âge. Bon d'accord, il y avait des gens de tous les âges, mais disons que ceux plus vieux que nous étaient là, pour la grande majorité, pour accompagner leur ado. Les "parents" étaient donc assis à la mezzanine alors que les jeunes, nous étions au parterre, debouts. Admission générale... je crois que j'ai passé l'âge pour ça! Je ne trippe plus du tout à être coincée entre un grand ado échalotte qui croit que son haleine de bierre va camoufler le fait qu'il croit que le déodorant, c'est pour les vieux, et la petite pitoune qui saute partout comme une débile parce que Plattsburg c'est sa tooooooooooune! Je suis vieille, je sais. Mais je suis petite aussi et j'ai besoin d'espace.

Pendant le show, à plusieurs reprises je me suis demandée ce que mon coco faisait, s'il dormait, s'il pleurait, s'il avait bu. Puis j'oubliais et j'écoutais la musique. Un bon show, mais ça, je n'en avais jamais douté.

J'ai observé la foule, observé les jeunes, en me disant que dans mon temps, je n'avais pas de groupe comme ça, accessible et engagé. Ouais... "dans mon temps"... j'ai dit ça... J'ai même trouvé une solution au débalancement de tissus qui touche les ados: prendre le surplus de denim que les gars ont dans le fond de culotte et le mettre à la taille des jeans trop bas des filles. Je blague, je ne suis pas SI vieille, quand même!

J'ai rigolé quand les Cowboys ont entonné En berne, disant "chu né dins années 70" alors que le 3/4 de l'auditoire n'a jamais vu les années 70. J'ai été agréablement surprise d'entendre leur interprétation de La chanson du pharmacien, de Félix Leclerc, une de mes préférées. En tout et partout, j'ai beaucoup aimé le show. Je me sentais un peu déphasée, mais ça, c'est moi.

Nous avons passé tout le show pas très loin d'une colonne de son. Mon oreille droite me faisait mal, je comprenais bien pourquoi il n'y avait personne à cet endroit, pourtant si près du stage. Je me suis finalement rappelée que les ados ont les oreilles plus sensibles que les vieux...

Bien entendu, nous avons été pris dans le traffic en revenant. Nous étions très impatients de rentrer, pour savoir comment la soirée avait été. Il n'y avait pas de message sur le cellulaire, donc nous devinions qu'il n'y avait pas eu de grosse crise ni de drame. Mais dormait-il? Avait-il bu?

Il dormait. Il avait été très gentil toute la soirée. Pas de crise, pas de pleurs. Il n'a pas bu, mais ma belle-mère n'a essayé que deux fois, sans insiter. Elle a aussi essayé de lui donner de l'eau, sans succès. Elle ne lui a pas changé sa couche de la soirée par contre, car au toucher, elle était sèche (nous lui avions mis une couche jettable pour les grands-parents pas habitués). Sèche, oui, mais pleine aussi! Quand ils sont partis, Hom et moi sommes entrés dans la chambre de Tithom. Nous devions le voir, je ne pouvais pas dormir sans avoir caressé ses cheveux. Il dormait, tout croche. Le contour de lit était posé d'une drôle de manière, couvrant le haut des barreaux, mais laissant le bas libre pour les petites jambes et petits bras potelés qui viendraient s'y prendre. J'ai essayé d'arranger les choses, pendant que Hom replaçait bébé. Il s'est réveillé. J'ai changé sa couche, l'ai allaité et recouché. J'avoue que j'étais contente qu'il se réveille, j'ai pu le tenir contre moi avant d'aller dormir. Et j'ai bien dormi. Même si mes oreilles scillaient, que ma gorge était irritée d'avoir trop chanté et que mon dos m'élançait d'être restée debout toute la soirée.

Je suis peut-être une vieille fan des Cowboys Fringants, mais je d'abord une jeune maman. À la fin de la soirée, c'est ça qui prend le dessus sur tout.

10 octobre 2006

Soirée de première

J'ai reçu, à mon dernier anniversaire, un billet pour aller voir les Cowboys Fringants. Le show est ce soir. J'ai très hâte, mais en même temps, j'ai une boule dans le ventre. Mon bébé se fera garder pour la première fois. Les parents de Hom viennent ici veiller sur mon petit précieux pendant que je danserai et chanterai à tue-tête dans une petite salle remplie de gens bien plus jeunes que moi.

Je fais confiance à mes beaux-parents, là n'est pas le problème. En fait, il n'y a pas de problème, seulement une angoisse de séparation. Habituellement, c'est le bébé qui vit cette angoisse, mais ce soir, ce sera la maman. Je sais que je vais m'ennuyer, mais en même temps, ça me fera du bien de sortir sans mon fils. Je me demande ce qu'il fera, puisqu'il n'accepte pas encore le lait maternisé (même si j'ai essayé toutes les façons possibles et imaginables, 6 gobelets différents et une dizaine de combinaisons biberons/tétines différentes). Je ne sais pas si mes beaux-parents réussiront à le faire dormir s'il n'a pas bu. Je ne m'inquiète pas à ce qu'il meure de faim, je ne serai pas partie si longtemps. Mais ça me peine de penser qu'il pleurera peut-être toute la soirée parce que sa maman est partie avec ses réserves de lait.

Je pense bien que je m'en fais pour rien, encore un fois. Ça doit être le propre de la nouvelle maman, de s'en faire pour des pacotilles. Il est gentil, mon bébé. Il est patient et flexible, ça devrait bien se passer.

Je vais profiter de ma soirée, du show et de l'ambiance. La dernière fois que j'ai vu les Cowboys, j'étais enceinte depuis peu. C'était à la Fête Nationale, l'an dernier. Je flattais ma bédaine plate en m'imaginant un minuscule bébé qui dansait à l'intérieur. Ce soir, je danserai sans mon bébé. Et je tâcherai de m'amuser!

9 octobre 2006

Action de grâce

Une belle fin de semaine de trois jours, parfait pour les repas en famille, les sorties en plein air et les grasses matinées. Enfin, presque...

Mes parents sont divorcés, donc chaque fête doit être célébrée en double. Ce n'est rien de dramatique, mais avec le bébé, nous tenons à planifier un peu à l'avance et à chambouler le moins possible ses habitudes précaires. Ça devrait être simple, mais bien sûr, ce ne l'est pas. Mon père est un bougonneux de première et attend toujours à la dernière minute (je dois dire que là-dessus, je tiens de lui). Il m'a demandé lundi dernier nos disponibilités pour la fin de semaine. Comme nous n'avions rien de prévu (nous fêtons chez ma mère et les beaux-parents la semaine prochaine), je lui ai dit de voir avec mes frères. Comme je n'avais pas eu de réponse mercredi, j'ai discuté avec mes frères. Le plus vieux ne pouvait pas de la fin de semaine, nous avions donc décidé de faire le souper sans lui. Vendredi soir, donc, pas mal à la dernière minute moi aussi, je demande confirmation avec mon père, n'ayant toujours pas eu de nouvelle. "On remet ça à la semaine prochaine, ton frère ne peut pas dimanche" me dit-il. Ça m'enrage. On avait décidé de faire ça sans lui! On a deux soupers la fin de semaine prochaine, dont un chez nous. C'est déjà beaucoup pour Tithom, qui prend toujours quelques jours à reprendre son horaire normal après un souper de famille. Je lui dis, un peu fâchée "alors nous ne serons pas là la semaine prochaine. On a déjà deux soupers prévus depuis longtemps (d'où le but de ne pas planifier à la dernière minute!) et c'est assez."

J'étais quand même déçue. J'ai donc parlé à mon frère, qui était en vacances à Charlevoix, question de voir s'il n'y avait pas une solution. J'ai tout arrangé et presqu'imposé à mon père de nous recevoir ce soir.

Non mais, c'est quoi? On ne peut pas se virer sur un dix sous tout le temps, quand on a un jeune bébé et qu'on essaie de lui instaurer des habitudes (surtout pour le sommeil et les repas). Je suis une des premières à dire qu'un bébé, ça ne change pas nécessairement tout et qu'il faut le faire entrer dans notre vie plutôt que mouler la nôtre à la sienne. Mais je tiens à ce qu'on respecte le fait qu'avec un bébé, nous ne sommes plus aussi flexibles qu'avant. Ce n'est pas trop demander, il me semble?

Enfin, passons... donc, action de grâce... exprimons notre gratitude. Je suis reconnaissante d'avoir Tithom dans ma vie. Je ne le dirai jamais assez je crois. Il est ce qu'il y a de plus beau qui me soit arrivé. Je suis aussi reconnaissante d'avoir une famille, même si mal organisée, avec qui faire des soupers et avec qui discuter. J'ai une famille qui m'aime, que j'aime, malgré tout et je suis consciente de la chance que j'ai. Je suis aussi reconnaissante d'être en santé, d'être vive d'esprit et de rire au moins une fois par jour. Je suis reconnaissante d'avoir Hom à mes côtés, d'avoir ses bras pour me réconforter, son sourire à partager et ses yeux à regarder briller. Je suis reconnaissante d'avoir un toit, une table, des vêtements, une voiture, un travail. Je suis reconnaissante d'avoir des amis. Je suis reconnaissante d'avoir la vie que j'ai, car je ne la changerais pour rien au monde.

Snif snif, je deviens sentimentale tout à coup...

Bonne action de grâce à tout le monde!

4 octobre 2006

Sécurité en plastique

Comme Tithom a commencé à se déplacer partout (sur les fesses, encore, mais avec une technique de plus en plus rafinée), nous avont installé toutes sortes de machins de sécurité dans la maison. Plein de gugusses en plastique pour ne pas que bébé se prenne les doigts dans un tiroir, pour ne pas qu'il joue avec les produits toxiques sous mon évier, pour ne pas qu'il se décoiffe dans la prise électrique.

On a déjà assez à endurer la laideur des bébelles de bébés, en plus faut en rajouter avec les maudites patentes en plastique blanc sur les poignées, le poêle, la toilette! Non mais soyons honnête, aussi amusant que ça puisse être, un exerciseur, avec son plastique de multiples couleurs fluos, ça jure en ta' dans un salon! Tant qu'à parler de décoration, c'est quoi l'idée de mettre du carreauté sur tous les objets pour bébé? Sur la chaise haute, tissus réversible. J'ai le choix entre un carreauté vert et blanc ou un vert et jaune. Wou-hou. Sur le siège d'auto, sur la poussette, sur le parc, sur la balançoire... toujours du carreauté! Et jamais de la même couleur!

Enfin, revenons aux machins de sécurité. Depuis 3 jours, mon fils n'a pas essayé une seule fois d'ouvrir un tiroir, une armoire ou le poêle. Mais papa et maman oui, à plusieurs reprises, en sacrant à chaque fois. Je comprends que ce soit à l'épreuve des enfants, même nous ne sommes pas capable d'ouvrir nos armoires, ciboire! Je suis trop paresseuse pour gosser 10 minutes après la patente de plastique juste pour m'essuyer les mains, alors je les secoue et les essuie sur mes pantalons.

Dites-moi qu'on s'habitue à peser sur le petit clapet de plastique en ouvrant le tiroir! Dites-moi qu'on s'habitue à ouvrir la barrière au haut de l'escalier en balançant le panier de linge plein à ras bors sur notre hanche, sans échapper son contenu dans l'escalier! Ça ne fait que 3 jours que ma maison est "baby-proof" et je suis déjà écoeurée.

3 octobre 2006

Quand maman joue dans Photoshop



Mon fils, future rock star?

(cliquez sur la photo pour voir les images de départ)

Mini-Hom

Depuis qu'il est né, on me répète que Tithom est le portrait tout craché de son père. Et je ne peux m'obstiner, il est en effet une petite copie de son papa. C'est un mini-Hom. On m'a par contre aussi dit qu'il ressemblait à mon beau-père, mon beau-frère, mon grand-père, ma mère, mon frère... Mais on ne me dit jamais qu'il me ressemble. C'est peut-être enfantin, mais ça me fait un peu de peine. J'aurais aimé que mon fils me ressemble un peu. J'aurais aimé voir un peu de moi en le regardant. Même si je sais qu'il est de moi, qu'il a la moitié de mes gênes, j'aurais aimé que les autres le voient. Mon nez, mes oreilles, mes genoux, n'importe quoi! Mais non... il a les cheveux raides et blonds de son papa, ses yeux bleux un peu en amande, son menton avec une fossette... Ce qui est drôle, c'est qu'il ne ressemble pas à Hom bébé, mais à Hom maintenant.

En fait, je suis très heureuse qu'il ressemble à son papa. Je l'aime, je le trouve beau, et de voir ses yeux dans ceux de mon fils, ça me donne l'impression qu'on est liés encore plus solidement.

Je sais que Tithom peut finir par me ressembler, en vieillissant. En fait, on commence à me dire qu'il a mon sourire (comment on peut comparer mon sourire et le sien, qui n'a que 6 dents, je ne sais pas). C'est peut-être simplement pour me faire plaisir... et ça fonctionne...