28 mai 2008

Contrôler ce que je peux

Avant d'accoucher de Tithom, j'avais fait beaucoup de visualisation. J'avais lu, posé des questions, réfléchi. Je m'étais fait une idée de ce que je voulais comme accouchement. J'avais des attentes, oui, mais je savais que ça ne se déroulerait pas comme je l'imaginais. J'avais envisagé tous les scénarios, pour me préparer. J'étais prête, enfin, je le croyais. J'avais peur, c'est certain, mais ma peur n'avait pas de fondation, puisque je n'avais jamais encore vécu d'accouchement.

Ça ne s'est pas déroulé comme je l'aurais voulu, mais je n'ai jamais eu de regret.

Quand est venu le temps d'accoucher de Tilou, mes peurs avaient changé. J'avais maintenant une expérience personnelle sur laquelle fonder mes peurs. Je pouvais comparer, analyser. Non seulement je visualisais, je me remémorais.

Ça a probablement un peu joué sur mes nerfs. J'avais toujours tendance à retourner à la seule expérice que j'avais vécu. On avait beau me répéter que chaque accouchement est unique, je ne pouvais m'empêcher de retourner à mes propres souvenirs plutôt qu'à ceux des autres.

J'ai quand même fait beaucoup de visualisation. J'ai lu de long en large Une naissance heureuse, relisant plusieurs fois les passages sur la gestion de la douleur, la poussée, le travail. Je voulais à tout prix éviter la péridurale et pour ça, je devais avoir les outils. J'ai presqu'appris les techniques par coeur. J'avais fait des disques de musiques de différents styles, dépendant du mood dans lequel je serais au moment crucial. J'étais plus que prête, même si j'avais encore peur. Peur de revivre la même chose qu'au premier, peur de devoir encore pousser pendant 3 heures, peur de plier devant l'anesthésiste, peur de ne pas avoir un accouchement de rêve encore. Sans regret, comme toujours, mais des peurs, encore. Bien petites, mais bien concrètes.

Mon plan de naissance est resté plié dans ma valise. Pas eu le temps de le donner à l'infirmière. Il n'aurait pas servi de toute façon. Mes CD sont restés dans la valise eux aussi. La seule musique à mes oreilles aura été les premiers pleurs de mon bébé. Rien n'a servi. Ni les techniques, ni les bons mots du livre, ni la musique. Enfin, pas directement. Je sais qu'au fond, ça a beaucoup servi. Ça m'a donné confiance, ça m'a permis de moins stresser avant d'accoucher. Ça m'a permis de ne plus focusser sur les peurs plus profondes, comme celle de devoir subir une césarienne ou pire, celle de perdre mon bébé. Ça m'a permis de croire en mes capacités et pour ça, je crois que les heures de lectures et de méditation en ont largement vallu la peine.

Ma façon à moi de reprendre le contrôle, c'est par l'information. J'ai toujours été comme ça. Pendant nos années de traitements de fertilité, j'ai lu et relu tout ce qui me tombait sur la main qui touchait de près ou de loin ce que nous vivions. En savoir le plus possible me permettait d'éliminer des peurs (causées souvent par l'inconnu) et de prendre des décisions éclairées.

Je fais confiance à mon instinct pour plusieurs choses, mais dans des cas où mon corps ne répond plus à ma raison, je me tourne vers le savoir. Si ma tête en sait assez pour arriver à calmer mon corps qui dérape, il aura accompli son boulot.

Et à mon prochain accouchement, j'aurai maintenant une expérience super positive à me remémorer. Rien de mieux pour donner confiance.

2 commentaires:

  1. Et moi, à tous mes futurs accouchements, je partirai riche de vos enseignements...

    Je suis comme toi. Quand je ne sais pas, ça me fait paniquer. Alors je cherche à savoir tout ce que je peux, quitte même à savoir des choses pas agréables, mais au moins, je me sens préparée... Une façon comme une autre d'évacuer les angoisses, je suppose.
    Ca a des revers, cette façon de fonctionner, mais je trouve que les avantages sont tellement forts que je continue. Et puis je ne peux pas m'en empêcher de toute façon. Et ça évite tellement de stress en amont...
    Et quand on se dit qu'on pourra décider en connaissance de cause, ça rassure, même si au final, la décision ne nous revient pas !
    Suis heureuse de lire qu'il y aura un troisième accouchement !

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  2. Tu attends un troisième bébé?????

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