12 septembre 2006

Le début de la fin?

Ça fait quelque temps qu'un déclic s'est fait. Quelque chose a changé et je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Je ne vois plus l'allaitement de la même façon et je ne sais pas trop pourquoi. Mon allaitement, bien sûr, pas l'allaitement en général. Et l'incident de l'autre jour n'a fait qu'accentuer tout ça.

Depuis la naissance de Tithom, l'allaitement est important et précieux pour moi. À chaque boire, je ressentais la même fierté de donner le meilleur à mon fils et le même débordement d'amour quand il devenait tout mou dans mes bras. Chaque tétée était un moment privilégié, un petit moment rien que pour nous deux. Je pouvais passer des heures à l'allaiter, ça ne me dérangeait pas. Quand j'allaitais, nous étions seuls au monde.

J'allaite parce que je veux donner ce qu'il y a de meilleur à mon fils. J'allaite aussi parce que c'est un privilège de pouvoir le faire, de pouvoir nourrir mon fils de mon corps. C'est pour moi un prolongement de la grossesse, un don de soi, un don d'amour. Et d'anticorps.

Je m'étais dit que j'allaiterais pour un minimum de 6 mois. Je ne me fixais pas de limite, mais je voulais au moins me rendre là. Un an, ça me paraissait un beau rêve, quoi qu'un peu ambitieux. Maintenant que le 7 mois est passé, je ne ressens plus la même urgence, la même nécessité d'allaiter. J'aime encore chaque boire, chaque moment avec mon fils. Je m'émeus encore de penser que tous ses plis, tous ses bourrelets que j'aime tant sont là grâce à MON lait. Mais mon amour de l'allaitement s'égraine petit à petit. J'ai tout à coup moins de fun à allaiter. Je ressens tout à coup un peu d'impatience quand mes seins picottent et font mal alors qu'ils se remplissent de lait. Je me sens un peu prisonnière de tout ça, car je suis encore la seule à pouvoir nourrir Tithom. Ce qui me faisait le plus grand bien au début (me sentir indispensable) me fait aujourd'hui me sentir un peu coincée, même si la seule idée que quelqu'un d'autre lui donne du lait (à part Hom, bien sûr) me donne des frissons.

Et bien sûr, je me sens coupable de penser tout ça. Je me sens coupable de ne plus autant aimer allaiter. Je me demande si ça a rapport avec le désir de recommencer les essais pour un deuxième bébé. Je me demande si je ne suis pas égoïste. Je pense à celles qui auraient aimé allaiter et qui n'ont pas pu. Je pense à mon fils, qui mérite ce qu'il y a de meilleur. Je me sens déchirée entre l'allaitement, que j'aime encore, mais qui me semble moins nécessaire, et le biberon, qui me tanne encore plus par sa préparation. Je me dis que je fais un plat avec un rien. Je me dis que donner le biberon, c'est loin d'être la fin du monde. Mais je n'arrive pas à faire le grand saut. Je n'arrive pas à prendre la décision de commencer le sevrage. Je remets sans cesse la décision à plus tard... ce qui ne règle pas le problème.

Je voudrais bien un allaitement mixte, mais pour le moment, c'est Tithom qui décide et il ne veut rien savoir. J'ai essayé de donner un biberon à Tithom. Il y a deux semaines, j'ai acheté une boîte de lait en poudre. Ça me fendait le coeur, mais en même temps, j'aimais la petite lueur de liberté que ça me faisait entrevoir. Bien entendu, Tithom n'a rien voulu savoir. Le biberon, il aime, il joue avec, mordille la tétine, mais ne boit pas. En fait, il boit de l'eau au biberon et au gobelet sans problème. Le lait maternisé, c'est une autre histoire. Il fait sa grimace typique "ce n'est pas le lait de maman donc eurk!" et repousse la bouteille. J'ai essayé au gobelet, avec et sans anti-dégât. Deux sortes de gobelets, deux sortes de biberons, rien ne fait. Dès qu'un goutte de lait touche sa langue, c'est le dégoût.

Je n'ai pas envie de me rendre au point où j'aurai des mauvais sentiments par rapport à l'allaitement. J'aimerais mieux arrêter alors que j'aime encore ça, même si c'est moins qu'au début. Je ne veux pas arrêter sur une mauvaise note, ni sur un coup de tête. Mais je ne veux pas arrêter... en tout cas, pas tout de suite. Enfin, je pense... je ne sais pas, je ne sais plus...

7 commentaires:

  1. C'est une très dure décision à prendre peu importe le moment où on décide de " faire le saut ". Je comprends ton ambivalence et ton besoin de liberté aussi. C'est un choix déchirant de décider de passer à autres choses ...

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  2. Fiou !!! Je ne suis pas la seule maman ambivalente envers l'allaitement.
    Bébé a 6 mois et depuis qu'il a commencé à manger, on dirait que moi aussi j'aimerais passer à une autre étape. Peut-être un allaitement mixte pourrait être ma solution. Je n'arrive pas à faire le pas moi non plus.
    À mon premier allaitement, j'ai introduit 2 biberons par jour vers 7 1/2 mois; je voulais plus de liberté. À 9 mois, mon bébé me repoussait déjà(mordre, jouer avec le sein au lieu de boire).C'est comme ça que ça s'est terminé. Du jour au lendemain... J'ai eu de la peine et c'est pourquoi j'hésite maintenant pour les biberons...
    Pour Tithom, je me demande s'il est prêt, car il refuse un autre lait. Il ressent sûrement ton hésitation. Sauf qu'un bébé ça ne se laisse pas mourir de faim et si c'est que tu décides, je crois qu'en insistant un peu il acceptera.

    Je ne crois pas que tu sois égoïste en pensant à tout ça. Au contraire, tu cherche le meilleur compromis.Oublie pas qu'une Maman heureuse a tout ce qu'il faut pour rendre son bébé heureux lui aussi...

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  3. J'abonde tout à fait avec Annie, un bébé ne se laisse pas mourir de faim. Il fera la grève un peu les premières fois (une semaine pour bébé JF) mais il finira par en prendre à force de persévérer. Bonne chance!

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  4. Est-ce que papa a essayé de lui donner du lait en biberon? Peut-être qu'en te voyant, il sait que tu es là pour le nourrir.

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  5. Je te comprend bien Kiwi, pour avoir vécu la même chose avec ma fille. A 8 mois, je me posais les même questions et elle ne voulait pas boire d'une autre façon qu'allaité.
    Jusqu'au jour ou mon merveilleux pédiatre du temps m'a dit ;

    -Ta fille ressent ton ambivalance et le jour ou "toi, maman" sera décidé de cesser l'allaitement, ta fille fera de même.

    Et c'est ce qui est arrivé !
    Courage :)

    Magi

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  6. Ton sentiment m'a déjà envahi moi aussi... quand Anabelle avait 11 mois... J'étais tout simplement tannée... J'adorais allaité... et j'ai regrettré quand je me suis apercu que c'était vraiment fini fini... Mais c'est comme ca...
    Pour Anabelle, j'ai introduit le biberon un peu à la fois... et j'ai arrêté d'allaité complètement à 13 mois.
    Pour Océane, ca été complètement différent... Je n'ai pas été tannée avant 2 ans!!
    Si tu en as un autre, se sera différent aussi...
    Fait toi confiance!!

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  7. Je gardais un petit pou quand j'habitais à Montréal. Sa maman l'allaitait mais la fin de son congé de maternité approchait et elle ne pourrait pas revenir pour nourrir son bébé. Alors on a décidé que ce serait moi qui le "sevrerait" du sein pour le mettre au biberon. Ça n'a pas du tout été facile, il refusait de boire, mais il mangeait avec appétit. Mais après 2 jours, il a finit par accepter le biberon.

    Je crois que le fait que ce n'était pas sa mère qui lui donnait le biberon au début à beaucoup aidé.

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