15 novembre 2005

L'autobus

Depuis quelques semaines, j'ai recommencé un contrat bi-annuel au centre-ville. Je prends donc l'autobus pour m'y rendre et revenir. Le matin, à l'heure de pointe, il n'y a jamais de place assise, étant donné que je suis en bout de ligne. On ne m'offre jamais son siège, mais bon, ce n'est rien de grave, il y a un arrêt après le mien et bien des gens y descendent. Je n'ai donc jamais eu à faire le trajet debout. De toute façon, je me dis que ça ne paraît pas vraiment lorsque j'ai mon manteau...

Le soir, je suis la plupart du temps debout aussi. Il y a eu un soir où je me sentais très fatiguée et où j'avais très mal au dos. Je me sentais mal de prendre la place de quelqu'un, mais mes jambes faiblissaient. Personne ne m'a offert son siège. J'ai donc ouvert mon manteau, enlevé mon foulard et fait ressortir mon ventre un petit peu. Oui, je l'avoue, j'ai profité de ma situation de femme enceinte! Et ça a fonctionné! Une gentille dame m'a demandé si je voulais m'asseoir et moi, toute innocente "oh non! Merci beaucoup! Ça va aller!" Je ne sais pas pourquoi, je me sentais quand même mal de prendre sa place. Je ne sais pas quel genre de journée elle a passé, je ne sais pas si elle a mal au dos elle aussi... Peut-être mérite-t-elle plus une place assise que moi... Elle m'a répliqué : "Non, assieds-toi! Je sais ce que c'est! Tu dois en profiter!" et elle s'est levée, ne me laissant pas d'autre choix que de prendre sa place. Dans ma tête résonnait un petit "yesss!", mais je me sentais un peu profiteuse en même temps...

Ce matin, personne ne m'a offert son siège, mais une dame m'a indiqué un siège vide quand il y en a eu un, alors qu'elle était debout elle aussi. Je n'avais même pas détaché mon manteau! Et ce soir, j'étais encore une fois debout, le manteau attaché, le foulard enroulé jusqu'au nez. La dame devant moi (bizarre comment ce sont toujours des femmes qui m'offrent leur place!) m'a demandé si je voulais m'asseoir. Encore une fois, belle nounoune, je lui ai répondu "non, merci! Ça va! Merci beaucoup!" Elle a hésité quelques secondes, puis s'est levée et m'a obligée à m'asseoir. D'acord, j'ai compris! Je ne jouerai plus l'innocente faite forte et j'accepterai tous les sièges qu'on m'offre à l'avenir! C'en est assez de cet orgueil mal placé, alors qu'au fond, on m'offre ce que je veux!

J'ai quand même pris la peine d'ouvrir mon manteau, au cas où des gens autour de moi se demanderaient pourquoi je prends la place des dames plus âgées que moi...

2 commentaires:

  1. Je te comprends Kiwi, je voyage en autobus matin et soir et moi aussi à l'occasion je dois demeurer debou. C'est certain pour le moment je n'ai que 17 semaines de grossesse mais tu dois savoir comme moi qu'en bus ça peut brasser beaucoup et que c'est pas évident avec notre petit bedon, parfois je songe comme toi à ouvrir ma veste pour leur montrer que je suis enceinte, mais je suis trop gênée...et comme toi si quelqu'un m'offrais son siège je suis certaine que je le refuserais en me disant qu'il en a plus besoin que moi...Et Ðieu sait que me me trouverait nounoune de refuser.

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  2. Non, être enceinte n'est pas une maladie, mais un bedon quand t'es pas habituée, ça doit être encombrant...De toute façon, il ne faut pas oublier que les sièges avant ne sont pas réservés qu'aux personnes âgées. Il y a aussi des femmes enceintes, des personnes handicapés ou avec béquilles et des gens portant des paquets lourds sur les affiches.

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