8 décembre 2010

Sérénité

Jour 8 ajourd'hui. Mon Serophene est terminé, il ne me reste qu'un injection sur quatre, celle de demain. Vendredi, écho pour voir s'il y a un ou des folicules et si oui, décider des prochaines étapes. Je suis fébrile, je suis excitée. Mais pas stressée du tout. Je vois les choses extrêmement différement cette fois-ci. Je suis même... sereine. J'ignore combien de temps cette sérénité durera, mais profitons-en tandis qu'elle y est.

Je ne suis pas du tout au même endroit que lors de mes autres essais, cela va sans dire. Avant d'avoir Tithom, j'étais infertile pure et dure. Trois ans à essayer, pleurer et attendre. Le ventre vide qui hurlait. La hâte avait rapidement fait place à l'impatience, qui s'était ensuite vue remplacer par la frustration. J'étais épuisée et souvent, désespérée.

Avant d'avoir Tilou, c'était déjà différent. Je n'avais plus de vide, plus de questionnement à savoir si j'allais ou non un jour être maman: je l'étais. J'avais hâte, j'étais impatiente, mais pas frustrée. Enfin, la courte durée de mes essais ne m'a pas permis de le devenir.

Cette fois-ci, je n'ai que hâte. Je ne suis pas impatiente. Peut-être parce qu'il y a une partie de moi qui croit (innocemment?) que ça VA arriver, que ce n'est qu'une question de temps (puisqu'à Tilou, ça été rapide, pourquoi pas encore une fois?). Et sûrement aussi, en grosse partie, parce que je suis déjà doublement chanceuse d'avoir mes deux garçons près de moi. Je ne suis pas prête de faire le deuil d'un 3e enfant, mais je sais pertinemment que la présence de mes garçons rend tout traitement bien plus aisé.

Ai-je basculé dans le monde du positivisme? Je n'en dirais pas tant. Ce serait mal me connaître. J'ai toujours dit que je n'étais pas pessimiste, mais réaliste. Je regarde les chiffres, les probabilités. J'apprends avec les statistiques. Et j'essaie de prévoir quelques coups à l'avance (comme savoir ce qu'on fera pour le prochain cycle, par exemple). Il y a une miette de défaitisme là-dedans, j'en conviens, puisque de prévoir le prochain cycle repose sur la croyance que celui-ci, qui est à peine commencé, est voué à l'échec. Mais ce n'est pas tout à fait ça. Car si je croyais tous mes cycles voués à l'échec à l'avance, je ne continuerais pas. J'y crois, seulement de façon mesurée. Et je me prévois un plan B, juste au cas où le plan A, qui est l'idéal, ne fonctionne pas. Car il ne faut pas se le cacher, ça arrive qu'un plan A ne fonctionne pas.

Et puis oui, ça arrive aussi que ça fonctionne.

1 commentaire:

  1. Tiens, mon commentaire avait disparu !
    Je disais que je me voyais tout à fait dans tes mots, dans ta façon de gérer en prévoyant à l'avance, histoire de ne pas être surprise par l'absence de plan B en cas de besoin...

    Je te souhaite la réussite rapide du plan A !

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