22 février 2010

Le début de la fin

Je n'arrivais pas à prendre la décision, à choisir le bon moment. Aucun moment ne me semblait assez bon, assez bien choisi, justement. Mais mon ventre m'appelait, m'implorait de me tourner vers lui, de passer à autre chose.

L'envie prenante, tenante, tiraillante d'un autre enfant ne m'avait pas prise dès la naissance de Tilou comme ça avait été le cas à la naissance de Tithom. J'étais moins pressée cette fois-ci. Je me sentais plus complète avec deux enfants. Je sentais moins de vide, moins de manque. Je sentais, enfin, que je pouvais "juste relaxer".*

Mais quand Tilou a eu 18 mois, qu'il a commencé la garderie à temps partiel et qu'il a commencé à se détacher un peu de moi, lui qui était un véritable koala depuis sa naissance, j'ai ressenti un petit pincement familier. Là, en bas, sous mon nombril, mon utérus se réveillait un peu et me disait que c'était à son tour.

Bien sûr, pour compliquer un peu les choses, Tilou était encore allaité et accro au sein. Pas question de boire autre chose. De plus, mon corps, au naturel, refaisait des siennes: des pertes intermittentes, agaçantes, irrégulières. Pas de cycle, pas de règles sauf une seule fois l'an dernier. Sautes d'humeur, SPM en permanence. Retour à la normale, finalement. Pour mon corps, du moins.

Donc, pour retomber enceinte, pas le choix de retourner en clinique de fertilité. Et pour ça, pas le choix de sevrer Tilou. C'était un choix que je ne voulais pas faire, mais il s'imposait. Soit je sevrais Tilou en décidant du moment, pour écouter mon système reproducteur qui m'appelait, soit je le faisait taire, laissant Tilou décider du moment par lui-même, et ainsi peut-être risquer de l'allaiter jusqu'à la maternelle.

Mais il y a peut-être deux semaines, Tilou, qui buvait 3 fois par jours, a commencé à sauter des boires sans les réclamer. Je ne lui rappelais pas, je le laissais aller. Le lendemain, il ne l'oubliait pas, donc c'était toujours à recommencer. Puis, vendredi dernier, il s'est levé tôt, pendant que je dormais encore. Il a joué avec papa, changé un peu sa routine et a oublié son boire du matin. Il ne me l'a jamais demandé. Samedi matin, même chose. Dimanche matin, il se réveillait chez ses grands-parents, alors pas de maman pour le boire. Et ce matin,pas de boire non-plus. Alors voilà. Le premier pas vers le sevrage est franchi. Un boire (sur 3) a été coupé, par Tilou. Je n'ai rien initié, mais je n'ai rien empêché non-plus.

J'ignore si les autres boires se couperont aussi facilement. J'en doute. Celui avant le dodo du soir nous est précieux à tous les deux. Il le demande très clairement, il attend ce moment avec impatience. Je vais devoir pousser un peu plus, je crois bien. Mais je ne suis pas rendue là. Pas encore. J'avance lentement vers la fin de cet allaitement, mais je n'y suis pas encore.

Je sais, pour l'avoir vécu, qu'on se remet d'un sevrage. Mais c'est quand même un petit deuil que je ne suis pas prête, aujourd'hui, à faire. Il reste 3 semaines avant ses 2 ans. Trois semaines de ce petit bonheur quotidien. Je vais le savourer. Tout comme Tilou.


* Petite inside joke d'infertile. ;)

3 commentaires:

  1. Je te souhaite que tout se passe pour le mieux, pour vous deux, pour vous permettre de vivre ce deuil de l'allaitement de Tilou en douceur et qu'un 3e petit pépin fasse sa place dans la famille. Bonne chance! Profite bien des derniers ces petits moments spéciaux et précieux, avec ton fiston.

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  2. Ah làlà, profite bien, quitte à te laisser envahier par la nostalgie...
    Les dernières tétées de mon bonhomme, je ne savais pas que ce seraient les denrières, ça m'adéchiré le coeur quand j'ai percuté que non, il ne boirait plus jamais directement à mon sein... Il avait beau continuer à boire mon lait, ça n'avait plus la même saveur....
    Bises ma belle !

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  3. Merci à vous deux!
    La coupure n'est pas encore faite, alors je continue de savourer!

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