22 mars 2009

Un-crédule

Quand il est né, j'ai passé un mois à répéter, incrédule: "j'ai un deuxième fils. Moi, Kiwi, j'ai deux enfants. Deux enfants parfaits." Je le regardais et je n'arrivais toujours pas à croire qu'il était là, avec nous. Comme si ça me prenait par surprise, alors que j'avais pourtant eu l'impression d'être enceinte depuis des années. Comme si je ne m'attendais pas à ce que tout ça nous arrive, à nous. Comme si c'était trop beau pour être vrai.

Et pourtant, ça nous arrivait, c'était vrai. Nous étions devenus quatre.

Depuis une semaine, je me répète, incrédule: "il a un an. Mon bébé a un an. Déjà." Comme si ça me surprenait qu'il en soit déjà arrivé là. Comme si j'avais cligné des yeux et qu'il était passé de nouveau-né à petit bambin en un quart de seconde. Comme si je ne croyais pas, non, que mon bébé à moi, mon deuxième enfant, mon petit paquet de coliques et d'anxiété de séparation avait finalement un an.

Et pourtant, le 15 mars, il a bel et bien eu un an.

En un an, il en a fait des choses. Il en a vu, goûté, touché. Il a grandi, il a découvert, il a vécu. Elle a été remplie, cette première année. J'ai surtout parlé de ses foutues coliques (celles qui ont vécu ces 3 mois infernaux comprennent pourquoi je le souligne à chaque fois), mais je n'ai pas souvent parlé du bébé derrière le (petit) monstre qui pleure et qui siphonne l'énergie, la patience et le temps. Et pourtant, c'est lui qui prend toute la place maintenant.

Aujourd'hui, mon Tilou est un bébé enjoué et très attachant. Il a sourire contagieux et des yeux charmeurs. Il a une fossette quand il sourit et des pieds ballounes. Il a encore des grosses cuisses molles comme de la guimauve et des petits cheveux soyeux, mais ses traits s'amincissent et son visage vieillit. Il joue des tours, fait des blagues, cherche à rire et faire rire. Il fait son coquin, en penchant sa tête contre son épaule, feignant de la timidité coquette. Il mange tout ce que je dépose sur sa tablette, sans discrimination. Il ne regarde même pas, en fait. En enfourne tout en quelques secondes et en redemande. On est loin du tannant qui ne voulait rien savoir des purées!

Il se promène partout et veut tout voir. Il monte les escaliers, marche avec appui, grimpe même sur le petit fauteuil de son grand frère pour aller voir cette machine mystérieuse qui fait du liquide brun et chaud sur le comptoir de cuisine. Il dit un semblant de "maman" et "papa" et fait les signes pour encore, terminé et lait (mais de façon sporadique et volontaire). Il a 8 dents et pèse 24 livres.

Il aime les céréales, enlever ses bas, jouer avec son grand frère, allumer et éteindre les lumières, pousser une chaise, jouer avec le balai, vider le tiroir du poêle (au moins 12 fois par jour), boire le lait de maman en lui tirant les cheveux, manger les croquettes du chat, lancer des balles, se promener dans l'écharpe ou le Mei Tai, voir ses amis aux haltes d'allaitement, pitonner sur le téléphone (le vrai, pas le vieux qui ne marche pas que ses parents ont mis dans sa boîte de jouets). Je pourrais continuer longtemps comme ça.

Il déteste se faire changer la couche, aller dans le siège d'auto et se faire habiller. Et il ne veut rien savoir du lait commercial ou du lait de vache.

Du petit bébé colliqueux et demandant, il ne reste plus grand chose. Derrière le monstre pleureur se cachait un bébé d'amour. Il n'était jamais loin, mais souvent très bien camoufflé. Tilou est encore très attaché à moi, mais il peut maintenant tolérer que je sorte de son champs de vision plus que 10 secondes. Il dort bien et digère bien. C'est maintenant le monstre qui reste bien camoufflé. Et c'est tant mieux.

Il est, après un an, un bébé facile. Dur à croire, je sais, mais c'est bien vrai.

Et moi, je suis maman de deux garçons depuis un an. Moi aussi, j'ai changé. Moi aussi, je me suis adaptée et j'ai évolué. Notre famille a changé. En mieux, ça c'est clair.

Il a un an, mon Tilou, mon crapaud-guimauve, mon potelé en sucre, mon tiloulou tout mou. Je suis encore un peu incrédule, mais j'imagine qu'avec le temps, je vais me faire à l'idée.

4 commentaires:

  1. Honnêtement, je ne sais pas si on se fait à l'idée. Après avoir attendu mon deuxième si longtemps (alors que les traitements pour le premier se sont bien passés), après avoir fait le deuil de sa présence, je suis encore émerveillée, 6 ans après, de mon bébé-miracle, celui qui est survenu alors que j'avais cessé les traitements de fertilité et cessé d'espérer sa venue.

    Mélanie

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  2. Déjà un an pour Ti-Lou...
    Il est tellement mignon. Je suis contente de voir qu'il est rendu aussi aimable! Pas toujours facile un bébé demandant, mais comme on voit, ça passe!!
    Bonne Fête Ti-Lou xxxxx

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  3. @Ed: Merci!

    @Melanie: je comprends! Je suis encore épatée par mon plus grand, comme sa présence même me rappelait à chaque jour qu'il faut toujours contineur de croire.

    @Clau: Merci! Eh oui, ça passe! Mais dieu sait que quand on est dedans, on en voit pas le bout!

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