24 septembre 2008

Simple sortie

Il faisait beau hier. L'air était frais, mais le soleil brillait et m'enlevait temporairement l'impression que l'hiver allait d'une minute à l'autre cogner à ma porte. J'avais préparé la poussette, les vêtements. Nous devions partir à 8h15 pour atrapper l'autobus au terminus à 8h36. Tout s'est bien déroulé, les enfants ont bien collaboré. Nous sommes arrivés à l'heure, sans, pour une fois, manquer l'autobus de quelques secondes.

Quand l'autobus s'est présenté, j'ai bien vu qu'il n'était pas de ces modèles "plancher bas" dans lesquels on peut entrer avec une poussette. J'ai donc demandé à Tithom de se lever et de rester près de moi pendant que je pliais la poussette avec très peu d'agilité (n'oublions pas que Tilou était sur moi, dans le porte-bébé). J'entre donc dans l'autobus, chargée comme une mule: la poussette dans une main, Tithom au bout de l'autre, Tilou accroché à moi et mon sac à dos pendu à mon épaule de façon précaire.

Bien entendu, pas de place pour nous tous. Je demande donc à Tithom de s'asseoir à côté d'une dame qui, ma foi, n'a rien d'épeurant. Pourtant, Tithom n'est pas de cet avis et se met à hurler et pleurer. Il se met en petit bonhomme par terre pendant que les usagers et le chauffeur me regardent tous avec beaucoup d'impatience et d'énervement.

La gentille dame - pas épeurante du tout - m'offre son aide. Elle prend la poussette et la place devant elle, ce qui me permet de prendre Tithom et de l'asseoir malgré ses contestations. Il pleure, mais ça va, vous pouvez partir monsieur le chauffeur. Nous sommes prêts.

Le trajet se déroule bien. J'ai chaud, mais ça peut aller. La rue où nous allons est en construction. Il y a des détours, je manque mon arrêt. La gentille dame crie au chauffeur que je voulais descendre. Il arrête l'autobus. La dame m'aide à sortir la poussette et ma marmaille. Je la remercie du fond du coeur. Les portes de l'autobus se referment derrière nous. Je replace Tithom dans la poussette et nous entreprenons un parcours périlleux jusqu'à notre destination: un Café rencontre pour mamans.

J'entre dans la bâtisse. Ça me semble beaucoup trop calme. Une autre dame - pas épeurante non-plus, quoi que très mal maquillée - me dit que les Cafés rencontre ont lieu à l'autre centre communautaire. Celui à 10 minutes à pieds de chez moi. Suuuper.

J'ai envie de pleurer. Pourquoi ce genre de truc n'arrive-t-il qu'à moi?

J'ai chaud, j'ai mal partout. Heureusement, Tithom est très patient et gentil et Tilou dort comme un loire. La dame me propose de me donner un coupon de taxi, mais les deux compagnies que nous appelons n'ont pas de siège de bébé. Je décide donc de reprendre l'autobus.

L'atelier commençait à 9h15. L'autobus qui me ramènera au Terminus passera à 9h18. Qu'est-ce que je fais? Est-ce que j'y vais quand même? Est-ce que je laisse tomber pour retourner à la maison, frustrée et déçue? J'attends l'autobus, les oreilles qui bouillent et une boule dans la gorge. Je ne sais pas quoi faire.

J'arrive au Terminus à 9h40. Je sais que le Café dure deux heures, j'aurais donc seulement manqué la moitié. Je décide donc de marcher jusque là. Un bon 20 minutes. À chaque pas, je me dis que je devrais retourner à la maison, puis je me répète que je serais trop frustrée d'avoir tout fait ça pour rien. Plus je m'éloigne de chez moi, moins je sens que j'ai pris la mauvaise décision.

Drôle de hasard, je croise la dame drôlement maquillée à l'entrée du centre communautaire. Elle me reconnaît et me sourit avec compassion, réalisant que ça m'a pris une heure me rendre d'un centre à l'autre avec mes deux garçons (gentils comme tout). Elle vient même me reconduire à la salle de la rencontre après que j'aie laissé Tithom à la halte-garderie, expliquant brièvement aux participantes la raison de mon retard.

Je m'asseois et je souffle. Ouf, je suis arrivée. Enfin! J'allaite Tilou et vais le porter à son tour à la halte-garderie. C'est la première fois que je le laisse à une autre personne que la famille. Ça me fait tout drôle.

Je respire, pour une heure. Ensuite, ce sera l'heure de rentrer. À pieds.

Après ça, on me demande pourquoi je ne sors pas plus souvent de chez moi avec les enfants!

6 commentaires:

  1. Oufffffff!!! Est-ce que c'était bien au moins le café rencontre? Il n'y a rien de ce genre dans mon coin, je crois...

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  2. Oufff...
    Te lire m'essouffle. Tant mieux si au moins tu as pu avoir une heure de café rencontre...

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  3. Ouf, je me sens tellement priviligié que malgré le fait que la maison de la famille soit dans une autre ville, elle demeure tout de même à 10 minutes à pieds de chez moi...POur ça que je ne vais plus à la halte d'allaitement, ça me fait peur de prendre le bus avec 2 enfants en bas âge...

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  4. Pfff làlà...
    C'est sûr que ça donne pas envie de sortir tous les 4 matins...

    C'est quoi ces cafés-rencontre ?

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  5. @Caro D: ce sont des rencontres où des parents parlent d'un sujet donné autour d'un café. Une halte-garderie est offerte sur place pour les enfants, ce qui me fait à la fois sortir de chez moi et avoir un petit congé des enfants.

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  6. Tiens, je me demande si ça existe dans mon coin ?
    Peut-être que les multi accueil proposent ça ? Je vais me renseigner !

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