Je ne fais pas partie de celles qui se font un plaisir de chialer contre la St-Valentin à chaque année, comme quoi c'est une fête commerciale, qu'on ne devrait pas attendre à cette journée pour dire à notre conjoint(e) qu'on l'aime, que l'amour, ça se fête à tous les jours, bref, vous voyez le portrait. Je fais partie de celles qui aiment cette journée de l'amour, qui en profitent pour faire des biscuits en forme de coeur et porter un chandail rouge, qui font une carte avec leur fils pour l'homme de la maison, qui profitent de cette occasion pour crier leur amour haut et fort.
Je dis à mon homme que je l'aime à tous les jours, plusieurs fois plutôt qu'une. Mais aujourd'hui, j'ai envie de lui dire autrement...
Quand un couple passe par l'infertilité, on entend habituellement le témoignage de la femme plutôt que celui de l'homme. Comme c'est la femme qui n'arrive pas à tomber enceinte (peu importe la raison derrière l'infertilité du couple), on associe trop souvent l'infertilité aux femmes et à leur utérus. C'est un mal de femme, c'est une douleur, un manque, un vide typiquement féminin. C'est chez la femme qui ça se voit, puisqu'elle n'obtient pas la grossesse. Trop souvent, les hommes sont laissés pour compte.
Et pourtant, ils souffrent autant que nous. Seulement, ils le font de façon moins hormonale.
Pendant nos années d'essai avant d'avoir Tithom, mon chum a toujours été présent pour moi. Il a toujours été patient à travers mes sauts d'humeur (merci les pilules!), il a toujours supporté le poids de notre peine sur ses épaules parce que les miennes fléchissaient trop facilement. Je sais qu'il a souffert autant que moi. Je sais qu'il a espéré et attendu autant que moi. Je sais aussi que bien souvent, il se sentait impuissant devant tout ça parce que le problème était le mien et j'étais celle qui devait prendre les pilules, se piquer, passer les tests. J'étais celle qui lisait tout ce qui me tombait sous la main sur la conception, l'infertilité, les traitements, les alternatives. J'étais celle qui devait prendre les choses en main parce que de son côté, il n'y avait pas de problème. Et il était là, à chaque étape, à chaque fin de cycle, à chaque échec. Il me faisait confiance. Il a peut-être moins pleuré que moi, mais il n'a pas moins eu mal.
Le jour où je l'ai appelé en pleurs parce que je sentais que je perdais notre bébé, il a quitté le bureau en un millième de seconde pour accourir à mes côtés. C'est les yeux bouffis et rougis qu'il m'a accompagnée à l'hôpital. Nous étions là en tant que parents, avant même de savoir que notre enfant ne naîtrait jamais. C'était autant une partie de lui que de moi-même qu'on perdait. Dans notre plus grosse douleur de couple, nous nous sommes encore plus soudés.
Mon homme m'a toujours soutenue, sans me juger. Il ne m'a jamais dit de moins y penser, de relaxer, ou pire, de laisser tomber. Il m'a laissée y croire, m'y accrocher, m'y perdre. Il y tenait autant que moi et j'en ai jamais doûté.
Je sais que ça n'a pas été facile pour lui de me voir passer par toutes ces émotions, de me voir passer des tests, saigner, souffrir physiquement et émotionnellement. Je sais qu'il voulait m'aider, mais comme il ne pouvait prendre les médicaments à ma place, il m'a tenue la main et encouragée. Je sais que même si je ne semble pas en parler souvent, il le sait que je n'ignore pas la peine qu'il a eue. Je ne lui ai probablement pas assez dit, étant trop aveuglée par ma propre peine et le vide dans mon ventre.
Mon homme m'a rendue forte, il m'a aidée à tenir le coup sans avoir à dire un mot. Sa présence seule a toujours été pour moi d'un énorme réconfort. Je lui dis souvent que je l'aime, mais j'oublie peut-être parfois de lui dire que j'apprécie tout ce qu'il fait pour moi, pour notre famille. Il travaille toujours très dur, il donne tout ce qu'il a et je lui en suis extrêmement reconnaissante.
Il va sans dire que sans lui, je n'aurais pas Tithom. Mais ça ne se limite pas à la semence. Sans lui, je n'aurais jamais survécu à toutes ces années d'attente. Sans lui, sans sa présence et sa force, je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui. Et sans lui, ma famille n'existerait pas.
Mon homme, mon amour, je t'aime et je te remercie d'être là et d'être toi.
À toi, et à tous les hommes qui comme toi supportent et aiment une femme infertile, merci.
14 février 2008
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RépondreEffacerExcuse-moi pour les messages supprimer.
RépondreEffacerJe voulais te dire que tu as raison qu'il faut dire a nos hommes qu'on les aime et de les remercier de nous épauler dans notre parcours de fertilité
Cindy
je suis tout à fait d'accord avec ton introduction lol
RépondreEffacerBonne St-valentin à vous 3 et 3/4 lol ;)
Quel bel hymne à l'amour.
RépondreEffacerquel bel hommage à ton homme que tu fais là ! j'en ai les larmes aux yeux ! et je dois dire que depuis le temps que je vous connait, de ce que je connais de vous, vous êtes un couple modèle pour moi, de ce que "devrait être" un couple idéal !
RépondreEffacerlongue vie à vous 2, à votre amour, à votre si belle famille !
xxxx
Comme c'est beau ce que tu écris Kiwi. C'est vrai qu'on oublie souvent que les hommes sont là et ils pas moins besoin d'amour pour autant. Bonne Saint Valentin en retard à vous 3 l'an prochain vous fêterez à 4 !!!!!
RépondreEffacerOn a pas besoin de la Saint Valentin pour se dire qu'on aime, mais c'est tellement le fun comme journée pareil pourquoi pas en profiter !