23 janvier 2008

Le métier de maman

Entre les mamans au foyer et les mamans sur le marché du travail, il y a un genre de débat qui, selon moi, n'a pas raison d'être. Les unes veulent de la reconnaissance, les autres veulent qu'on arrête de les traîter d'égoïste. Des préjugés flottent sur les deux camps et je trouve cette bataille complètement inutile.

Il n'y a pas une seule solution bonne pour tout le monde. Bien des experts s'entendent pour dire que la place d'un bébé est avec sa mère, mais la réalité de la société fait en sorte que ce n'est pas toujours possible. Ce ne sont pas toutes les familles qui peuvent se passer d'un salaire. Et ce ne sont pas toutes els femmes qui sont prètes à sacrifier leur vie professionnelle du jour au lendemain. Ça ne fait pas d'elles des égoïstes ou des sans-coeurs qui ne priorisent pas leurs enfants. Ça fait d'elles des femmes d'aujourd'hui, qui vivent avec la réalité d'aujourd'hui.

Jamais je n'irai dire que les unes ou les autres l'ont "facile". Je sais très bien qu'être maman à la maison, c'est très demandant et qu'on attend beaucoup de ces mamans. Je sais aussi que travailler totue la journée et jongler les enfants, la maison, les repas, ce n'est pas plus facile. C'est différent, voilà tout. Être maman, c'est beau, mais c'est difficile, peu importe quelle est notre réalité.

Cela ne m'empêche pas, certains jours, de me sentir inutile. Même si je me démène toute la journée pour amuser et stimuler mon garçon, tout en m'occupant de la maison et des repas, même si par-dessus tout ça, j'essaie autant que possible de poursuivre mes différents projets (personnels et professionnels), il m'arrive souvent de me dire, le soir venu "mais voyons, qu'ai-je fait de ma journée?" Pas parce que j'ai l'impression de ne rien faire, mais parce que j'ai l'impression que ce que je fais est souvent futile (je ne parle pas bien sûr de mon fils). Hom travaille très dur, il arrive crevé le soir. Il doit souvent travailler toute la soirée de la maison. Et son dur labeur se reflète dans notre compte de banque, se chiffre, se calcule. Le mien... il est là, mais invisible, non quantifiable. Je ne demande pas une paie, mais c'est difficile pour quelqu'un comme moi qui, il y a deux ans à peine, travaillait à son compte à temps plein, étais autonome et indépendante.

Est-ce que ça me fait regretter d'avoir laissé tomber une grande partie de ma business pour mon fils? Non, jamais. Ça ne me fait pas non-plus douter de mon choix, de notre choix. Je sais que pour nous, notre façon de vivre nous sied bien. Je ne crois pas non-plus que je sentirais un plus grand sentiment d'accomplissement si je retournais à temps plein sur le marché du travail. Je sais que ce monde n'est pas pour moi, il ne l'a jamais été. Je ne peux avoir autre patron que moi. Bon, et mon fils, maintenant.

Je pense que ma grossesse joue beaucoup sur ces émotions. Le fait que je ne puisse plus autant accomplir maintenant que lorsque je n'avais pas une pastèque accrochée à ma colonne vertébrale mine un peu mon humeur. Je voudrais tellement en faire plus, je voudrais rendre mes journées sans Tithom bien plus productives... mais mon corps ne suit plus. Je me sens lourde et lente. Je m'essouffle, je suis étourdie, je dois m'asseoir souvent. Je me sens mal de devoir demander à Hom d'en faire un peu plus alors qu'il en fait déjà tellement. Je me sens faible et pourtant, je sais au fond de moi que je ne le suis pas. Je suis en train de fignoler notre deuxième fils. Je suis en train de préparer la naissance de notre deuxième enfant. Ce n'est pas de la faiblesse, mais de la force. C'est un autre travail pas tellement quantifiable, mais oh combien important. Et fatigant, à la fin...

Tout comme celui de maman tout court.

4 commentaires:

  1. je suis bien d'accord, d'une facon ou d'une autre, on est dans une société de jugement... ca ne nous empêche pas de nous questionner c onstament!

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  2. Bonjour kiwi !
    Je me suis permise de mettre ton billet en lien ici :
    http://femmeaufoyer.dynamicforum.net/la-vie-des-blogs-et-du-net-f75/le-metier-de-maman-une-reflexion-douce-amere-de-kiwi-t31576.htm
    Nous sommes nombreuses à nous débattre dans ce dilemne...
    Bonne continuation !

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  3. ton message reflète bien la réalité de nombreuse femmes et nous sommes toutes un mélange de femmes au foyers et femmes qui travaillent, je ne me sens d'aucun bord car je trouve cette position stérile : as-t-on vraiment le choix et à quoi ça sert de polémiquer ??? faisons bien ce que l'on fait sur le moment, les pieds sur terre et vivons ds le présent!! je te souhaite bon courage, pense à toi, si tu te sens bien tu feras les choses justement, bisous d'une française....

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  4. Bonjour. Je découvre ton blogue et je veux te remercier.
    Enceinte de 25 semaines de mon 4ième, travailleuse autonome qui n'est plus si autonome que ça car c'est chéri qui nourrit vraiment le compte de banque, je partage beaucoup de tes ressentis. Te lire m'a fait du bien, tu t'exprimes tellement bien. Donc... MERCI!

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