18 septembre 2006

Une amie de longue date

Quand je suis entrée au secondaire, je ne connaissais personne à ma nouvelle école. J'ai donc dû repartir à zéro et me faire des nouvelles amies. À la fin de la première année, j'avais 3 très bonnes amies: C, K et M.

C n'était pas amie avec les deux autres. Nous étions presque tout le temps ensemble. Nous avions les mêmes goûts: les New Kids. Nous sommes même allées les voir au stade ensemble. Et un jour, C a vieilli tout d'un coup. Sa mère s'est suidicée pendant l'été, elle s'est fait un copain, de nouveaux amis. J'étais trop immature pour elle. On a peu a peu cessé de se fréquenter. Je n'ai plus jamais eu de nouvelles d'elle après le secondaire.

K et M étaient de très bonnes amies. Mais en secondaire 3, moi et M avons commencé à nous révolter. Nous avons commencé à fumer, à boire, à faire le party. Des bottes d'armée, du maquillage noir, nous étions des tof. K, elle, était restée la même. Plus tranquille, elle avait aussi des parents plus strictes. M a commencé à fréquenter de nouvelles amies, elles aussi très tof. Je me suis donc retrouvée dans deux gangs, complètement différentes l'une de l'autre. Avec M, je faisais le party, je me révoltais. M venait passer deux semaines au chalet de mes grands-parents en été avec moi. Avec K, je partageais mes états d'âme, mes amours impossibles (ce l'est toujours, quand on a 15 ans), mes problèmes à l'école, ma relation tumultueuse mes parents. Nous faisions des sorties plus tranquilles, mais elle était ma meilleure amie. J'étais la plus rebelle de cette gang, la seule qui fumait, la seule qui buvait. Du côté de M, j'étais celle qui ne pouvait jamais sortir, qui n'avait pas le droit de dormir chez une amie un soir de semaine, qui devait entrer tôt et donner le moindre détail de chaque déplacement. Je manquais plusieurs partys, je me sentais donc souvent exclue de plusieurs conversations. Je n'étais pas tout à fait à ma place dans une gang, ni dans l'autre. C'était correct, j'ai toujours été plus solitaire de toute façon.

Le secondaire s'est terminé, je suis allée au Cégep toute seule, loin de mes amies. J'ai peu à peu perdu contact avec M. Elle avait changé, je ne trouvais plus vraiment de point commun avec elle. Elle avait un chum stable, ils ont rapidement eu deux enfants, acheté une maison. Il y a quelques années, M m'a recontactée. Nous nous sommes échangé des courriels à l'occasion, puis pratiquement à tous les jours. Elle a été une des seules qui a su chaque détail de notre parcours en fertilité, qui a su pour la fausse-couche, qui a su dès le départ pour ma 2e grossesse, qui a toujours été là pour moi. Depuis que Tithom est né, nous nous écrivons moins souvent, mais nous gardons encore contact.

Pendant le Cégep, je suis aussi restée amie avec K. On ne se voyait pas souvent, mais ça ne dérangeait pas. Même si ça faisait des semaines qu'on ne s'était pas parlé, quand on se revoyait, c'était toujours comme si on s'était quittées la veille. Tout est simple avec elle et c'est rafraîchissant. Je ne peux plus vraiment dire qu'elle est ma meilleure amie. Je n'ai plus 15 ans, je n'ai plus la même vision de l'amitié. K n'a pas su tout sur notre bataille contre l'infertilité en temps réel, mais elle a su le gros de l'histoire quand je lui ai annoncé que j'étais à nouveau enceinte. Et même si elle n'a pas encore d'enfant, même si elle n'était même pas encore en essais à ce moment-là, elle a été d'un grand soutien.

K est enceinte maintenant. Je suis vraiment très heureuse pour elle. Seulement, elle a eu de mauvais résultats pour son test de dépistage de la trisomie (tout combiné: risques de 1:5). Elle a donc passé une amniocenthèse vendredi matin. Elle et son copain sont venus souper chez nous le soir. J'aurais voulu serrer K dans mes bras, lui dire que tout irait bien, de ne pas s'en faire, mais je n'y arrivais pas. J'avais tellement peur d'être déplacée, de dépasser des limites invisibles, que je ne l'ai pas fait. Je l'ai écoutée, je lui ai démontré de façon maladroite que j'étais là pour elle. Je sais qu'elle a des tonnes d'amis, dont plusieurs qui sont maintenant plus près d'elle que moi, j'espère qu'elle trouvera le soutien nécessaire si elle en a besoin.

Je n'arrête pas de penser à son bébé, d'espérer que tout soit correct, que les nouvelles seront bonnes. Elle recevra les résultats sous peu. Si moi, je trouve le temps long, je n'ose pas imaginer ce qu'elle doit traverser.

Je pense à toi, mon amie. Et je suis là si tu as besoin de moi.

3 commentaires:

  1. My God, je ne voudrais pas vivre les stress de ton amie. Je lui envois toutes les ondes possible... La vie est parfois si cruelle. J'espère que tout ira bien.

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  2. La vie nous envoie souvent des chemises difficiles à traverser... mais au moins tu seras là pour elle !

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  3. Sophy... des chemises?


    Toujours pas de nouvelle de K...

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