13 mars 2006

Un deuxième

Comme la conception de Tithom n'a pas été de tout repos, je me suis toujours interrogée sur l'éventualité d'avoir un deuxième enfant. Déjà pendant la grossesse, je me posais des questions... Est-ce que ce serait aussi long? Quand allions-nous essayer? Après l'allaitement j'imagine... Quelques jours après la naissance de Tithom, j'ai lu dans le journal un article qui disait que le Femara était dangereux et causait des malformations chez certains foetus. En lisant l'article, j'avais regardé Tithom, les larmes aux yeux, en remerciant le ciel qu'il soit parfait. Mais en même temps, j'étais triste en pensant que le combat serait à recommencer. Ce qui avait été long pour notre premier enfant, ça avait été de trouver la formule qui fonctionnait pour moi. Une fois cette formule trouvée, ça avait après tout été rapide. Comme le Femara a été la pilule miracle pour nous (les deux fois où je suis tombée enceinte), le fait que les médecins ne doivent plus le prescrire en fertilité me cause un problème. Je ne suis pas prête à prendre le risque maintenant que je le connais.

Nous voulons un deuxième enfant, ça c'est clair. Si ce n'était que de moi, je retomberais enceinte aujourd'hui. Mais ça ne fonctionne pas comme ça, et c'est sûrement mieux ainsi, d'une certaine façon. Nous ne pouvons par contre planifier comme la plupart des couples: quand Tithom aura 9 mois, on essaiera pour un deuxième, comme ça ils auront moins de 2 ans de différence... Comme je n'ovule pas sans médicament, essayer voudra dire retourner consulter en fertilité. Prendre des médicaments voudra dire que je n'allaiterai plus. Comme j'ai l'intention d'allaiter le plus longtemps possible, ce sera peut-être long avant qu'on puisse essayer. Et comme le médicament qui me faisait ovuler n'est plus prescrit par mon médecin, je devrai probablement recommencer à y aller à tâtons, en essayant diverses formules, jusqu'à ce qu'on trouve la bonne. Tout ce qui avait fonctionné pour Tithom ne pourra probablement pas être répété. Le Femara est hors de question. Le Metformin, pas tant que j'allaite. Prendre ma température? Pas tant qu'il ne fait pas ses nuits. Un changement de propriété au travail de Hom changera peut-être ses assurances, ce qui pourrait nous enlever le privilège d'être couverts pour les traitements de fertilité. Ce qui voudrait dire: injections à nos frais. Tout ça me paraît bien incertain et surtout, ardu. Une vague impression de déjà vu me décourage un peu aussi...

J'ai essayé de vivre ma grossesse en me disant que je ne pourrais peut-être plus revivre tout ça. J'ai essayé de me faire à l'idée que nous aurions peut-être seulement un enfant. Je semblais accepter tout ça. Mais maintenant que la bédaine est partie et que Tithom est avec nous, je ne peux pas croire que je ne revivrai plus de grossesse, que je ne revivrai pas un autre accouchement et surtout, que je n'aurai plus le bonheur de voir notre enfant naître et grandir avec nous. Je suis comblée avec Tithom, vraiment. Je ne veux surtout pas sembler ingrate... Après tout, bien des couples n'ont même pas un enfant et moi je suis là à m'en faire pour le deuxième dont les essais ne sont même pas commencés. Ce qui me fait surtout peur, en fait, c'est ma propre force. J'ai eu la force et le courage de vivre tout ça une fois, pour Tithom. Mais je ne crois pas en avoir assez en réserve pour le revivre une seconde fois... c'est trop me demander...

À l'hôpital, le lendemain de mon accouchement, le médecin de garde m'avait demandé si je voulais qu'il me prescrive la pilule. Ma réponse avait été sèche et directe: "pourquoi?!" Lui, condescendant, m'avait répondu "pour ne pas que tu retombes enceinte." J'avais failli lui rire en pleine face. Je lui ai dit que ça avait pris 3 ans pour celui-ci, que ça m'étonnerai vraiment que ça fonctionne si rapidement et miraculeusement pour le 2e. "Ça peut arriver vous savez" qu'il m'a répondu. "Vous en parlerez à votre médecin." J'y compte bien!

Je revois mon médecin demain, pour mon suivi post-accouchement. J'avais l'intention de lui parler de notre désir d'en avoir un deuxième, mais j'ai peur qu'il me trouve trop pressée. En fait, nous n'en voulons pas un deuxième tout de suite! Mais j'aimerais savoir un peu comment on devrait s'y prendre, pour pouvoir planifier éventuellement et aussi pour arrêter de me poser des tas de questions. Ça calmera un peu mes inquiétudes et me permettra de mettre tout ça sur une tablette, en attente du moment propice...

Chaque chose en son temps, n'est-ce pas?

1 commentaire:

  1. Oui chaque chose en son temps, mais il me paraît tout à fait légitime que tu te poses toutes ces questions. C'est normal dans votre situation que vous vouliez planifier.

    Ne crains pas d'en parler à ton médecin...je suis certaine qu'il comprendra ;-)

    RépondreEffacer