Je lis beaucoup de blogs, tous différents les uns des autres. La plupart sont écrits par des filles vivant ou ayant vécu l'infertilité, sous toutes ses formes. Une fille qui a eu recours à une mère porteuse, une autre qui attend que son dossier soit envoyé en Chine pour l'adoption de sa fille, une qui a recours à un don d'ovule, une autre qui ne prend pas encore de médicaments, une qui a eu des jumeaux après un long parcours et plusieurs FIV, une qui vient de commencer le Metformin... et j'en passe! Ce sont toutes des filles extraordinaires qui sont d'un soutien incroyable envers les autres. J'en suis venue à m'attacher à plusieurs d'entre elles et à suivre leur histoire comme s'il s'agissait d'une amie proche.
Quand je suis tombée enceinte, j'étais heureuse de partager ma grossesse et mes sentiments contradictoires avec quelques filles. Une en particulier, Callista, avait seulement 2 jours de plus que moi dans sa grossesse. Tout comme moi, elle avait des craintes, mais aussi beaucoup d'espoir. Elle avait vu son bébé quelques fois par échographie. Elle avait entendu son coeur, elle avait enfin décidé d'y croire. Jeudi dernier, à 15 semaines et 1 jour, elle apprenait que son bébé était mort depuis quelques semaines, depuis le lendemain du jour où elle l'avait entendu pour la dernière fois.
Callista n'avait pas plus de risques qu'une autre de perdre son bébé. Elle n'avait eu aucun signe avant-coureur. Elle avait vu et entendu son coeur battre, ce qui supposément rend les risques de fausse-couche très minimes. Il n'y a aucune raison valable pour expliquer ce qui lui est arrivé.
Depuis des mois, j'ai lu avec tristesse les témoignages de plusieurs filles qui perdaient leur bébé, la plupart du temps au premier trimestre. À chaque fois, mon coeur se brisait pour elles. Mais cette fois-ci, je ressens la peine d'une façon différente, d'une façon presque personnelle. Ça aurait pu être moi. Ça pourrait être moi. Quand j'ai lu sa terrible nouvelle, j'ai essayé d'imaginer la déchirure qu'elle a dû ressentir. Je sais que mon imagination ne peut pas arriver près de la réalité, mais ce que j'imaginais était déjà intolérable. Il n'y a rien que je puisse faire pour Callista. Rien, sauf de lui dire à quel point je pense à elle et que je lui souhaite de tout coeur de trouver la paix, un jour, avec tout ça.
J'ai posé ma main sur mon ventre, je suis allée voir Hom et je lui ai demandé, la gorge nouée, si Pépin était correct. Même si je sais qu'il n'a aucun moyen de savoir, même si je sais qu'on ne peut rien y faire, j'avais besoin de réconfort. Il m'a regardée et m'a dit "oui, Pépin est correct. Il ne s'en ira pas." Quand j'ai senti Pépin bouger samedi soir, c'est comme si on m'enlevait une tonne de briques de sur les épaules.
Ce qui est arrivé à Callista et son bébé, ce n'est qu'un malheureux hasard. Ça aurait pu être n'importe qui, ça pourrait être n'importe qui. Mais ce n'est pas tout le monde.
10 août 2005
S'abonner à :
Publier des commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire