20 janvier 2005

Résumé depuis le début...

Il y a plus de 2 ans, en août 2002 plus précisément, j'arrêtais la pilule. C'était enfin vrai, on essayait de faire un bébé! Enfin j'avais convaincu mon chum, après tant d'années à l'achaler! J'ai vite désanchanté en rencontrant mon médecin de famille. Elle a exigé que je passe des prises de sang, entre autres pour la rubéole. J'ai dû être vaccinée, donc recommencer la pilule pour 2 mois. En novembre c'était fini, j'attendais le prochain cycle et on recommençait les essais! Décembre 2002, l'aventure (re)commence! Je savais d'avance que j'avais des gros problèmes d'irrégularité (je pouvais être plusieurs mois, même un an, sans avoir de règles). Je savais donc que ce ne serait pas facile pour nous. Mais jamais au grand jamais je ne m'attendais à vivre autant d'émotions contradictoires et éprouvantes. Jamais je n'aurais même imaginé à quel point ça allait être difficile.

En avril 2003, après plusieurs mois sans règles, je retourne voir mon médecin de famille. Elle me dit qu'elle ne peut pas me prescrire ce qu'il me faut et me réfère à une clinique spécialisée. Je rencontre le spécialiste en juin. Je dois faire ma courbe de température et il me demande de passer tous les tests sanguins et que mon namour passe un spermogramme. Aussitôt dit, aussitôt fait. Les résultats étaient tous normaux. Il décide donc de me mettre sur le Serophen (même chose que le Clomid).

Août 2003 (courbe), je commence avec 100 mg de Serophen, du J3 au J7. J'ai dû courir après le médecin pour obtenir ma prescription à temps. J'ai pleuré énormément, de peur de manquer ma chance. Quand j'ai eu le papier, j'étais enfin soulagée de constater que je prenais mon infertilité en mains. Mais je n’obtiens aucune ovulation et je dois provoquer mes règles au bout de 35 jours.

Septembre 2003 (courbe), on augmente la dose à 150 mg, du J3 au J7. Beaucoup de bouffées de chaleur et de sautes d'humeur, mais pas d'ovulation. Encore une fois, je prends du Provera au bout de 35 jours.

Octobre 2003 (courbe), on change de médicament. On essaie maintenant le Femara à 5 mg, du J3 au J7 toujours. Encore une fois, des bouffées de chaleur, des sautes d'humeur, un état dépressif même, mais pas d'ovulation.

Décembre 2003 (courbe), le médecin conclut que j'ai les ovaires polykystiques, malgré des tests de glycémie et d'insulinémie normaux. Je commence donc le Metformin, 3 fois par jour, à tous les jours. Sans me donner d’ovulation, je réussis quand même à avoir des règles sans devoir les provoquer, à 28 jours. C’est déjà un bon pas!

Janvier 2004 (courbe), on ajoute le Famara au Metformin. Je ne suis pas bonne pour lire les courbes, étant donné que je n’ai jamais eu de courbe avec ovulation encore. Je ne vois donc pas la hausse de température au J24 qui s’adonnera à être une ovulation. Je ne m’en suis pas apperçue. Au J35, je passe un test comme à l’habitude, qui s’avère négatif, comme à l’habitude, et je commence le Provera. Mais oh surprise! Mes règles commencent alors que je n’ai même pas fini le Provera! Maintenant je sais que c’est parce que j’avais ovulé... Mais dans ce temps-là je n’y ai même pas porté attention. Mon médecin non-plus. J’avais eu d’horribles crampes au niveau de mon ovaire gauche. Le médecin m’avait dit que c’était probablement un kyste qui avait éclaté, mais que je n’avais pas à m’inquiéter, ça arrive souvent. Ah ok... Pas trop souvent pour moi, svp! Cette douleur revient à chaque fois que j’ovule et repart aux règles. Je sais donc maintenant que c’était seulement à cause de ça (malgré que c’est toujours à gauche, mais moins aigüe).

Février 2004 (courbe), on ajoute au Metformin et au Femara, des injections de Puregon, à raison de 100 unités par jour du J7 au J9. Je dois me donner les injections moi-même. À ce moment-là, nous sommes retournés vivre chez mon père, à cause de troubles avec le proprio de notre appartement. Je trouve ça un peu bizarre de faire tout ça en restant chez papa... Mon médecin m’avait dit d’appeler au J10 pour passer l’écho d’ovulation. Mais ça tombe un samedi et la clinique est fermée. Mon namour fait des pieds et des mains pour réussir à rejoindre un médecin de la clinique. Il le rejoint sur le main-libre, en salle d’opération! Bref, nous nous rendons à la clinique. Je m’attendais à une échographie sur le ventre, comme on voit tout le temps. J’avais donc prévu le coup et n’étais pas allée à la toilette. Hom et moi restons surpris quand le médecin me demande d’enlever le bas! Je me déshabille et m’étends sur la table d’examen. Il me dit “ta vessie est pleine! Pour ce genre d’échographie, elle doit être vide.” je me rhabille, je vais à la toilette, je me re-déshabille. Et puis voilà enfin! On voit un folicule! Je vais ovuler! J’en crois pas mes yeux! Mais il est bien là! Le premier titeuf depuis si longtemps! Le doc me donne le nécessaire pour faire l’injection de Profasi le soir, ce qui provoquera mon ovulation. Nous sommes tout excités! Notre première vraie chance en plus d’un an! Ma courbe ne montre pas de hausse indiquant une ovulation, mais mon doc m’assure que j’ai ovulé. Par contre ça ne donne pas de grossesse et je commence mes règles au J24, déçue. Les médicaments coûtent cher. Je ne sais même pas si les injections sont couvertes par les assurances. Mais nous décidons de tenter notre chance une autre fois, avec la même recette.

Mars 2004 (courbe), Metformin, Femara et Puregon. Je vais passer une écho d’ovulation au J10. Ce n’est pas mon médecin habituel. Il est confus, il cherche, ne dit rien et fixe l’écran d’échographie. Je panique, je suis inquiète, pourquoi est-il silencieux? Ça doit être grave! Il quitte la salle d’échographie. Je m’imagine tout plein de scénarios, je panique, je ne sais plus quoi penser. Il revient un gros 10 minutes plus tard. Il me dit qu’il croit que j’ai un gros kyste et que je n’ai pas formé de folicule encore. Il me donne donc 3 jours de Puregon supplémentaires, à 150 ui. Je retourne faire une écho d’ovulation au J13, cette fois avec mon doc. Il me dit que je n’ai pas de kyste et que j’ai déjà ovulé. Oh bravo! Tout ça pour ça! Les finances manquant, on décide d’arrêter les essais pour quelques mois, le temps d’eménager dans notre maison. Je suis démolie quand mes règles arrivent, car je sais que c’était notre dernière chance avant un bon bout de temps. Je suis très déprimée, j’en pleure souvent. Puis les assurances refusent de nous rembourser les injections. Coup très dur à prendre, car non seulement ça veut dire qu’on est près de 1000$ dans le trou, mais ça veut aussi dire que si on veut recommencer les essais, on devra débourser à chaque fois. C’est la fin pour moi, car je ne vois pas la possibilité de dépenser autant à chaque mois...

Avril à août 2004, je ne prends que le Metformin. J’ai des règles quand même, mais probablement sans ovulation (je prends aussi un break de température). Quatre cycles : 46 jours, 47 jours, 27 et 24 jours. Puis les assurances décident de nous rembourser les injections après avoir reçu un papier de mon médecin. Ouf! Quel soulagement!

Août 2004 (courbe), enfin je retourne voir le médecin et je recommence les traitements! Mais cette fois-ci, à cause de l’horaire du médecin, j’ai mon écho d’ovulation au J8, après 5 jours de Femara et seulement une journée de Puregon. Il est très surpris de constater que j’ai déjà un folicule presque mature. Il me dit de prendre une seule dose de Puregon, au J9 et de prendre le Profasi au J11. Encore une fois, je ne vois aucune différence sur ma courbe, mais mon doc m’assure que j’ai ovulé. Une autre déception me frappe à la fin du cycle, encore une fois.

Septembre 2004 (courbe), étant donné la grosseur du folicule le cycle dernier après seulement une journée de Puregon, mon doc croit que je peux ovuler avec le Femara et le Met seulement. On décide donc de tenter notre chance. Je vais à mon écho au J11. Malheureusement, mon folicule ne s’est pas beaucoup développé. Je suis découragée. Un autre cycle de gaspillé! Je tente une dernière chose. Je dis à mon doc : “il me reste du Puregon chez moi, de la dernière fois. Si je ne l’utilise pas je vais devoir le jeter. Même si je suis rendue loin dans mon cycle, est-ce que je pourrais l’essayer quand même? Je n’ai rien à perdre!” Il me dit oui, même si ce n’est pas habituel, on peut toujours essayer. Je prends donc 110 ui de Puregon au J11 et au J13. Mais comme je n’ai pas assez de liquide, je dois prendre du Gonal-f au J15, à 150 ui, donc deux seringues de 75 ui. Je déteste le Gonal-f! Il est sous forme de seringue et bien plus difficile à m’injecter que le Puregon. Je dois me piquer 3 fois pour une seule dose! Arrgh! Enfin bon, je fais ça pour une bonne cause! Je retourne faire une écho au J16 et magie magie! Un autre titeuf est là, bien gros et prêt à éclore! L'infirmière me donne ma dose de Profasi, ce qui fait bien mon affaire. Ma courbe est belle! Elle monte, elle est parfaite! Enfin une vraie courbe d’ovulation, comme dans les livres! Je suis remplie d’espoir, je ne veux pas me faire d’idées, c’est trop beau pour être vrai... Je ressens des choses bizarres... Je me questionne, m’analyse peut-être un peu trop... À 14 jours post-ovulation, je passe un test, bien trop impatiente. Il est négatif. Je tombe en bas de mon nuage avec un bang! Je commence mes règles (et en grande à part ça!) le lendemain, déprimée et frustrée.

Octobre 2004 (courbe), j’appelle mon doc et je lui demande de passer une hystérosonographie pour vérifier mes trompes. En même temps, j’ose espérer pouvoir profiter du fait que ce test augmente souvent les chances de grossesse. Comme je ne réussis pas à le rejoindre à temps, je commence quand même mon Femara (en me disant que de toute façon, il ne me fait pas ovuler). Au J12, je passe mon test des trompes. Hom vient avec moi, une chance! J’ai très peur... Peur de la douleur, mais surtout peur des résultats. Ça me fait très mal. Mais mes trompes sont numéro un! Mon doc me dit de prendre ce cycle-là en repos et de l’appeler dès que j’ai mes règles pour recommencer les traitements. Un petit repos, ça ne nous fera pas de tort. Au J23, j’ai un peu mal dans le bas du ventre. Je crois que ce sont mes règles qui arrivent, car mes seins sont sensibles aussi. Je suis très contente, ça veut dire que je recommence les essais bientôt! Ma température grimpe au J26. Je trouve ça bizarre, mais sans plus. Mais elle continue de monter, deux jours, puis trois... Ben oui! J’ai ovulé! J’y crois pas! Avec le Femara seulement! Je suis un peu déçue parce que je trouve que notre timing de calins n’est pas trop bon... Mais bon on s’en fout : j’ai ovulé!! Vers 10 jours post-ovulation, je commence à avoir des petits tiraillements dans le bas du ventre. Je crois que ce sont mes règles qui arrivent... Mais en même temps, une petite voix dans ma tête me dit “tu le sais que c’est différent! Tu le sens!” Mais je me suis imaginé des tas de trucs tellement souvent, pour être ensuite déçue, que cette fois-ci, je ne me laisserai pas avoir par mon imagination! Mais je ne peux l’ignorer... Je me sens différente. J'ai des tiraillements dans le bas du ventre, je suis un peu étourdie, comme si j’étais saoule ou endormie et mes seins sont très sensibles. Ils le sont habituellement, mais pas tant que ça... Je voudrais passer un test, mais namour me convainc d’attendre encore. Il a peur que je sois encore déçue. Comme le cycle dernier j’ai eu mes règles au J15 p-o, je décide de passer le test le J16 p-o. Les journées qui précèdent, je passe mon temps à aller à la toilette, à croire que mes règles ont commencé. Je scrute le papier pour toute trace de couleur... Je souris à chaque fois que je prends ma température et qu’elle est haute. Je ne veux pas me faire de faux espoirs, mais les signes sont là et je n’arrive plus à les ignorer! La nuit avant de passer mon test, je dors très mal. Je tourne d’un bord et de l’autre, j’ai chaud, j’ai mal au coeur, je ne peux m’empêcher de penser. Quand le réveil sonne (enfin!!!) je cours à la toilette pour faire pipi sur le test. Hom est dans la douche. Je tire le rideau. Je vois une ligne! La vois-tu? Moi je la vois, elle est là! La vois-tu?? Hom me répond, confus “je la vois, mais elle est pâle... Qu’est-ce que ça veut dire?” Je lui montre la boîte, lui remontre le test, lui remontre la boîte, regarde le test, regarde la boîte, regarde le test... Elle est là, je la vois! Il y a une ligne mon amour, il y a une ligne!!! C’est positif! Je suis enceinte mon amour!!! Enfin notre bataille est gagnée!


Ainsi, le 1er décembre 2004, j’ai le premier test positif de ma vie. La neige tombe à gros flocons, les yeux de mon namour brillent, mon ventre tiraille, je suis aux anges! J’attends quelques heures pour appeler deux de mes amies pour leur annoncer la nouvelle. Leurs cris de joie me font tellement plaisir! J’appelle ensuite la clinique pour avoir mon premier rendez-vous de suivi de grossesse. Ça y est, je ne vais plus avoir de rendez-vous en fertilité, mais en maternité! C’est trop beau! J’ai l’impression de flotter, de rêver! Je ne peux m’empêcher de poser ma main sur mon ventre. Je regarde sans arrêt mon test avec ses deux belles lignes roses pour me rappeler que c’est bien vrai, qu’il y a enfin un petit pépin dans mon ventre!

Les jours qui suivent sont du pur bonheur. Je flotte. Hom est heureux. Il me le dit, il me dit que je suis belle, il me flatte le ventre, me demande si c’est bien vrai. Il a peur par contre. Peur de le perdre, peur que ce ne soit pas vrai, peur que j’aie de la peine. Moi aussi, j’ai des craintes, mais mon bonheur semble trop grandiose pour pouvoir être atteint. On décide de ne pas le dire à personne d'autre avant mon premier rendez-vous, qui est le 4 janvier. Le matin du 6 décembre, je me réveille avec une drôle de sensation. Je n’ai plus l’impression d’être enceinte. Je me lève et je sens mon pantalon de pyjama humide. Je cours à la toilette. J’ai des pertes brunâtres. Oh non! Pas ça, s’il-vous-plaît, pas ça! Je me dis que ça arrive, je sais que ça arrive, sans que ce soit une fausse-couche. Je vais sur Internet essayer de trouver des renseignements. Je vais à la toilette aux 5 minutes. Les pertes brunes se transforment rapidement en pertes rouges abondantes. J’appelle Hom en pleurant. J’appelle la clinique, où l’infirmière me dit sèchement : “Ça a l’air d’une fausse-couche. Y’a rien à faire.” Je crie, je hurle, je pleure, j’ai mal, je sais déjà que tout est fini. Hom arrive et vient avec moi à l’urgence. Conclusion: fausse-couche naturelle. Nous sommes détruits, brisés. À la clinique, ils me disent d’attendre mes prochaines règles avant de recommencer les essais.

Je ne partagerai pas ce que j’ai vécu par rapport à la fausse-couche. Je trouve cela trop intime comme expérience pour le partager. Ce que je peux dire, c’est que ça été la pire expérience de ma vie et que je n'en suis pas encore tout à fait remise.

Au J24 de ce cycle, je recommence à avoir des pertes brunes. Je crois qu’enfin mes règles arrivent. Ça me soulage, car j’ai hâte de recommencer les essais. Je veux passer à l’étape suivante pour pouvoir enfin faire la paix avec ce qui s’est passé. Mais mes pertes durent 8 jours, sans pour autant faire décoller mes règles. Mon doc me dit de provoquer mes règles au J35 avec le Provera. Ce que je fais volontier. Elles commencent le 16 janvier.

« La patience est l'art d'espérer.
(Vauvenargues)

1 commentaire:

  1. Hello

    je suis impressionnée par ce récit et vais continuer de lire tes aventures. Nous sommes aussi en ce moment en train d'essayer de faire un bout d'chou, ça n'est que le début d'une, peut-être, très longue route.

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