14 janvier 2014

Le temps qui passe...

Plus d'un an et demi depuis mon dernier billet. Billet dans leqeul je parlais de la mort prochaine de mon père, de sa vulnérabilité, de ma douleur. Je savais que la fin approchait, mais j'espérais encore secrètement qu'elle soit reportée le plus longtemps possible.

Je n'ai pas eu mon souhait. Mon père est décédé 4 jours plus tard, le 22 mai 2012. Il avait 62 ans.

Le temps a passé. Le deuil a suivi son cours, avec ses hauts et ses bas. La première année a été difficile. La douleur déchirante, le vide, trop grand. J'ai essayé plusieurs fois de venir en parler ici, mais je ne sentais pas la force de tout écrire, de tout revivre. Je ne le ferai donc pas. Je dirai seulement que le décès de mon père s'est passé de façon paisible, que mes frères et moi, ainsi que sa conjointe, avons eu le temps de lui faire nos adieux, de lui dire un dernier je t'aime et un ultime merci. Même si nos coeurs étaient remplis de peine et de frustration, notre raison savait que c'était mieux ainsi, pour lui.

La vie continue. Après les funérailles, et malgré le deuil, nous avons vécu plusieurs changements. Nous avons mis notre maison en vente pour retourner vivre dans ma maison d'enfance, la maison de mon père. Un tourbillon d'émotions, où se mêlaient la tristesse de voir cette maison sans lui, la joie d'imaginer mes enfants y grandir et la nostalgie de mon enfance et de mon père.

Nous y sommes depuis presqu'un an. L'adaptation a été facile pour les enfants, un peu moins pour moi. En fait, je n'ai pas eu de difficulté à m'adapter à la maison et au changement de ville. Ce sont tous les souvenirs, tous les fantômes qui ont été difficiles à contrôler. Ou à régler. Mais j'y suis presque. Alors qu'au départ, je n'osais rien changer, de peur d'effacer son souvenir, maintenant, la maison nous ressemble de plus en plus. Sans perdre son essence, sa présence. Il sera toujours présent ici.

Je pense encore souvent à mon père. À tous les jours, en fait. Parfois de façon plus consciente, mais parfois seulement une impression, un petit souffle qui repart aussi vite qu'il est apparu. Il me manque encore terriblement. Il me manquera toute ma vie. Mais je crois que le pire est passé, que l'amour et la joie ont repris le dessus sur la peine. On ne termine jamais un deuil, mais ça s'estompe tout de même avec le temps.

Le temps. Ce temps qui a été si court tout à coup. Ce temps qui nous a semblé cruel et impardonnable ce mois de mai-là. Ce temps que j'ai passé, tout au long de ma vie, en présence de mon père, sans toujours en profiter pleinement. Ce temps, il était précieux et je l'ignorais. Le temps, il faut le prendre, il faut le savourer, il faut l'étirer. Car c'est lui, en bout de ligne, qui décide de tout.

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