4 juin 2007

Nouveau départ

Je les attendais avec impatience. C'est samedi soir, en faisant la vaisselle, que j'ai senti mes règles commencer et avec elles, mon nouveau cycle. Je connaîtrai les derniers détails de mon protocole demain, mais pour l'instant, je dois commencer le Serophene (à 150mg) ce soir. Les injections suivront dans quelques jours.

Je dois avouer que je suis excitée à l'idée d'avoir peut-être enfin une chance. Bon, les effets secondaires du Serophene ne me tentent pas plus qu'il faut, ni ceux des injections, mais je me concentre sur le fait que j'ovulerai peut-être d'ici deux semaines. Ovuler, donc avoir une chance, même petite, de concevoir. Je n'ai pas eu ça depuis... depuis que je suis tombée enceinte de Tithom il y a plus de deux ans. Ovuler, ce que tant de femmes prennent pour acquis, ce que j'ai tant de difficulté à obtenir.

Avant d'avoir Tithom, je ne comprenais pas ce que les couples aux prises avec l'infertilité dite secondaire avaient à se plaindre. "Voyons, tu en as un enfant, sois donc reconnaissante de ce que tu as. Nous, on attend encore le premier, alors va te plaindre ailleurs."

Aujourd'hui, je le vis. Et je comprends. Je ne me plains pas, loin de là, car je SAIS la chance que nous avons d'avoir Tithom. Ce que je ressens comme peine, comme déception et comme impatience n'a tellement rien à voir avec ce que je ressentais comme rage avant d'avoir Tithom. Ce que je vis aujourd'hui n'est en rien comparable à la douleur des couples qui attendent depuis des années la venue de leur premier enfant. Mais ça n'est pas moins réel et je ne justifierai pas le vide que je ressens, même si la présence de mon fils change beaucoup ma perspective. Je ne minimise pas ce que les couples en essais pour un premier enfant ressentent, pas du tout, mais je tiens à ce qu'on réalise que la peine ne part pas nécessairement complètement après la venue d'un premier enfant.

Les couples "normaux" n'ont pas à justifier pourquoi ils veulent un deuxième enfant. On ne leur dit pas de se contenter de un. On ne les fait pas se sentir avares parce qu'ils veulent tenter leur chance une deuxième fois.

Pourquoi les couples infertiles doivent-ils justifier leurs décisions, expliquer leurs sacrifices, faire valider leur peine? Pourquoi devraient-ils accepter leur sort sans se battre, sans essayer tout ce qu'il leur est possible d'essayer? Et pourquoi doivent-ils revivre les mêmes déceptions, la même attente, une deuxième fois?

Jamais je n'aurai de remords d'avoir voulu recommencer les essais quand on les a recommencés. Jamais je ne regretterai d'avoir sevré Tithom en partie parce que je voulais recommencer les traitements. Jamais je ne me sentirai avare d'en vouloir un deuxième. Mais jamais je n'oublierai la douleur que l'on ressent, quand on attend la venue de notre premier enfant et que tout autour de nous nous rappelle notre échec, mois après mois...

On passe au travers, on survit, on guérit, mais on n'oublie pas. Et c'est ça qui me pousse et me motive à revivre les mêmes cycles difficiles que pour Tithom: maintenant, je connais le résultat final et je sais que ça en vaut la peine, malgré tout.

3 commentaires:

  1. Tu as bien raison et je suis bien d'accord avec ta théorie du 2e enfant de couples infertiles vs couples fertiles... Je vous souhaite profondément ce 2e trésor pour bientôt!

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  2. Je souhaite que ça fonctionne pour vous!

    Tu as raison quand tu dis que les couples normaux prennent l'ovulation pour acquis. Je n'ai pas de problème d'infertilité mais si j'avais rencontré des difficultés à concevoir mon Coco, mon moral en aurait pris un coup, c'est certain.

    Alors je suis de tout coeur avec vous dans votre projet d'en avoir un deuxième. Les effets seront certainement récompensés prochainement!

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  3. J'ai vécue ma grossesse en me disant dans ma tête que ça pouvait être la seule, mais non, ça ne me rentre pas dans la tête, j'en voudrais un autre, là là, maintenant...Le pire, c'est de ne pas pouvoir planifier, je crois...Dire qu'il y en a qui vont jusqu'à choisir le signe astrologique du bébé...

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