À ma gauche, un lilas encore en fleurs embaume mon matin de son parfum sucré. Devant moi, l’eau du lac immobile où se mirent les arbres. Le petit grinchement du moniteur de bébé posé près de moi me garde en contact avec mon fils qui dort dans le chalet. Le matin est frais, mais pas trop. L’air sent bon le lilas et les iris. Un geai bleu crie au loin, un canard lui répond du bord du lac. Le temps semble au ralenti. Nous sommes lundi… ou peut-être dimanche? Je ne sais plus trop… Peu importe, je suis en vacances! Ma peau a déjà pris un peu de couleur, malgré toute la crème solaire. Je m’en fous, je suis en vacances! Et puis de toute façon, j’aime l’odeur de la crème solaire: ça sent le soleil!
Les choses se passent bien au chalet. Le temps est beau, l’air pur nous fait du bien et chaque seconde passée en famille est un véritable bonheur. Je me rends compte à quel point le tourbillon du travail nous empêchait de profiter pleinement de notre nouvelle vie de famille. J’essayais de mon mieux de passer le plus de temps possible avec Tithom, à jouer avec lui, à le faire rigoler, à le bercer. Mais le travail, le maudit travail, coupait court à nos folles aventures et rigolades. Maintenant, je peux prendre tout le temps que je veux pour brasser un jouet devant les yeux émerveillés de mon fils. Je peux me coucher près de lui et le regarder dormir pendant un long moment. Je peux lui faire des pets sur la bédaine et les grosses cuisses toute la journée si je veux, je suis en vacances!
J’adore le temps que nous avons présentement. J’adore le temps ici, en nature, en famille, malgré les mouches noires et les fourmis. À la maison, le soir, après le dodo de Tithom, Hom et moi allons chacun de notre côté sur notre ordi ou nos rares loisirs pour quelques minutes, avant de nous coucher. Ici, pas d’ordi, pas d’internet, pas de modernité (ou à peine). Que le lac, les fleurs, les chaises longues et nous.
À ma droite, Hom, qui joue de la guitare doucement. Tithom, maintenant réveillé, dans mes bras, prend une poignée de fleurs de lilas dans une de ses petites mains. Ça sent bon, le lilas écrasé par des petits doigts potelés. Ça sent l’été et la liberté.
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