6 avril 2006

Un saut difficile

J'ai un contrat qui revient à tous les 6 mois et c'est bientôt le temps. Dans une semaine ou deux, je recommencerai ce contrat. Je voudrais bien le laisser tomber, mais je ne peux pas (financièrement) et je ne veux pas vraiment (seul contrat que j'aime vraiment). Cette fois-ci, la venue de ce contrat amène des tas de questions et je n'arrive pas à trouver des réponses qui me plaisent.

Si c'était un contrat comme les autres, je ne me poserais pas de question. Je le ferais de la maison, comme les autres, avec bébé près de moi, et ça finirait là. Mais non, pour ce contrat-là, je dois me déplacer et passer plusieurs journées à l'extérieur. La dernière fois, j'ai dû passer 7 jours complets (dans l'espace de 6 semaines) dans leurs bureaux. Cette fois-ci, je voudrais ne pas avoir à me déplacer du tout, mais je n'aurai pas le choix... Juste de penser à faire garder Tithom et le coeur me brise. Mais faire garder Tithom n'est pas si pire comparativement à ce qui fait éclater mon coeur en miettes... ce qui amène des larmes à mes yeux juste à y penser... ce qui peut sembler ridicule et possessif pour d'autres, mais qui est très important pour moi... l'allaitement.

Je tire mon lait de temps en temps depuis ma première montée laiteuse, dans le but justement de faire des réserves pour mes journées de pige. L'idée de donner un biberon à mon fils ne me plaît pas du tout, mais je pourrais me faire à l'idée si c'était moi ou Hom qui le lui donnait. Mais non. Ça devra être une grand-mère et je n'arrive pas à me faire à l'idée. JE le nourris, de MON lait. JE suis sa source de vie. JE suis celle qui le fait grandir, grossir, se développer. J'ai le privilège de vivre cette relation spéciale avec lui, de le tenir près de moi, alors que MON lait coule dans sa bouche, qu'il serre les poings, ferme les yeux et boit. Ça m'appartient. Ça nous appartient. C'est notre petit moment à nous deux, notre terrain privé. Ça me fait mal de penser que quelqu'un d'autre pourrait avoir ce privilège, encore plus si ce n'est pas Hom. Je ne peux pas imaginer Tithom dans les bras de quelqu'un d'autre, buvant mon lait dans une bouteille, sans que je ne sois là. Je ne peux imaginer qu'une simple bouteille puisse changer mon statut d'essentielle.

Je n'ai rien contre le biberon en tant que tel. Bien sûr, si je pouvais m'en passer, je le ferais. Mais je n'aurai pas le choix. Les chances que je puisse passer seulement quelques heures dans les bureaux de mon client sont minces. Ma mère et celle de Hom se sont offertes pour garder Tithom. Une amie et mon père aussi. Je leur fais confiance, le problème n'est pas là. Je dois être trop possessive, je ne sais pas... Déjà que je vais manquer quelques heures de la vie de mon bonhomme, que pendant plusieurs heures, je ne saurai pas ce qu'il fait, s'il est bien, s'il dort, s'il s'amuse... si en plus je dois me demander s'il boit bien... même si au fond je sais qu'il boira bien... mais pas de mon sein...

Je dois me compliquer la vie pour rien, j'imagine... Je n'aurai pas le choix de plonger, même si ça ne me tente pas du tout. Je sais, au fond de moi, qu'un biberon ne lui fera pas de tord. Ce sera mon lait en plus. Je sais qu'il ne m'en voudra pas. Je sais que je continuerai à être sa maman, à être celle qui lui fournit son lait, à être essentielle, malgré le biberon. je sais que je resterai sa maman qui l'aime et qu'il aime. Je sais que ça ne fait pas de moi une mauvaise mère. Je sais que c'est quand même pratique, s'il prend le biberon, si j'ai à sortir d'urgence, par exemple... Je sais que ça ne gâchera pas mon allaitement. Je sais qu'il ne préfèrera pas sa grand-mère à moi. Je sais tout ça! Mais je n'arrive quand même pas à faire la paix avec tout ça...

J'ai encore quelques jours, peut-être semaines, avant de devoir faire le grand saut. Nous allons lui donner le biberon avant, question de l'habituer et de voir s'il le prend bien. Peut-être qu'après avoir vu Hom nourrir bébé, je serai un peu moins possessive... C'est à suivre...

3 commentaires:

  1. Comme je te comprends... Babe a 8 mois et je suis encore comme ça. Au début, je m'étais tirée beaucoup de lait, pensant sortir sans bébé de temps à autre, mais finalement, j'ai fini par le jeter parce que je ne l'avais pas utilisé... C'est arrivé 2 fois je crois que mon chum a donné un biberon de mon lait dans des cas de force majeures et je n'ai pas aimé ça... j'avais peur qu'il préfère le biberon au sein. Finalement, ça n'a évidemment eu aucun impact... mais je n'aime toujours pas ça... C'est comme une petite déchirure...

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  2. Peut-être y aller avec d'autres alternatives comme les petits verres à shooters ou la seringue ?

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  3. Ce n'est pas vraiment le biberon en tant que tel qui me dérange, mais le fait que ce soit quelqu'un d'autre qui le nourrisse... Donc même avec une autre façon de boire, le 'problème' resterait le même...

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