25 juillet 2005

Premier trimestre

J'ai encore peine à y croire, le cap du premier trimestre est passé. Le tiers de la grossesse est fait, déjà, et je n'ai absolument rien à redire. Pépin semble encore bien s'accrocher. Même si je sais qu'il reste des risques après les 3 premiers mois, j'y pense beaucoup moins maintenant. Où en suis-je, après 13 semaines?

Mon corps
J'ai maintenant une petite bédaine, qui peut encore très bien passer inapperçue aux yeux non informés. J'ai hâte qu'elle paraisse plus, mais en même temps, je l'aime comme elle est, ça me permet de m'habituer tranquillement à voir mon corps changer. Je vais bientôt devoir magasiner des soutien-gorge car les miens sont tous à veille d'éclater. Mes seins sont par contre moins douloureux, même si encore sensibles. Je n'ai pas pris de poids, en fait j'en ai même un peu perdu, même si je mange plus qu'avant et que je n'ai pas été malade du tout. Tous mes tests sanguins sont revenus normaux. J'ai arrêté de prendre le Metformin et ça semble bien se passer. Je n'ai eu aucune nausée depuis le tout début. J'ai parfois des brûlements d'estomac, mais rien d'insupportable. Je suis encore parfois constipée, peut-être le seul véritable désagrément que j'ai depuis le début. Je suis fatiguée, par vagues. Je peux avoir des journées où je suis pétante d'énergie et d'autres où je pourrais dormir sans arrêt. Je suis par contre épuisée plus rapidement lors d'efforts physiques (modérés, tout de même) comme une randonnée à vélo ou dans la forêt. Ma faim semble revenue à la normale, ou presque. Mon ventre tiraille par secousses, depuis 2 semaines. Mon nombril s'ouvre. Des petits boutons sur mon visage me montrent que mes hormones travaillent fort. Absolument rien de tout cela me dérange.

Mon coeur
Il a enfin pris le dessus de ma raison. Je me laisse le droit d'être heureuse et de profiter de cette grossesse. Je suis heureuse, je ne m'en cache plus. J'ai encore souvent des petites pointes de jalousie ou de frustration qui refont surface, mais rien d'assez gros pour gâcher mon bonheur.

Ma tête
Je commence à penser à bien des choses auxquelles je ne m'étais jamais permise de penser. Je ne suis plus qu'une femme enceinte, je me vois maintenant comme une future maman, ce qui est en soi un pas énorme. Au-delà des choses superficielles auxquelles je pense (la chambre du bébé, les objets à acheter, etc.), je pense beaucoup à ce que nos vies seront le jour venu. Je sais que je ne peux même pas imaginer ce que ce sera en réalité, je ne peux savoir à quoi m'attendre. Il me reste 6 mois pour me préparer à son arrivée, je ne panique pas encore, mais je sens qu'on va devoir bientôt se décider à commencer à acheter quelques petites choses tranquillement. Je pense aussi sérieusement à ce que je ferai côté travail. Le nouveau congé parental étant encore au niveau brouillon, c'est difficile pour moi de pouvoir compter entièrement là-dessus. S'il ne passe pas, s'il est retardé ou si on y apporte de gros changements, je risque de me retrouver sans ressource autre que mes propres économies. Étant travailleur autonome, je n'ai rien pour l'instant. Sans ce congé, je serai au même point. Nous avons donc décidé de mettre autant d'argent de côté que possible, afin de prévoir le coup si les choses ne tournent pas en notre faveur. Pour les mois à suivre, on coupe où on peut, on paye nos dettes autant que possible et on remplit le petit cochon. Je sais qu'on se débrouillera, quoi qu'il arrive, mais je préfère ne pas avoir ce stress en janvier. Côté travail, je ne dois pas seulement penser à l'argent, mais à mes clients aussi. Je n'arrive pas encore à trouver une solution satisfaisante, qui me donnera quelques mois de congé sans me faire perdre toute ma clientèle. Je sens que je n'aurai pas le choix de travailler quand même pendant les premiers mois, même si ce n'est que de temps en temps. Enfin, il me reste un peu de temps pour y penser, mais je vais devoir prendre une décision avant la fin de la grossesse. Si je dois me trouver un remplaçant, je vais devoir passer des entrevues et faire faire des essais. C'est ma compagnie, mon nom qui est en jeu. Je ne veux pas laisser ça entre les mains de n'importe qui et risquer qu'il détruise ce que j'ai pris des années à bâtir.

Mon pépin
Je ne le sens pas encore. Je mentirais si je disais que je n'avais pas hâte, mais je ne suis pas pressée non-plus. J'aime vivre les choses au jour le jour, une à la fois. Je ne suis pas du genre à vouloir tout, tout de suite, alors je prends les choses comme elles viennent. Pépin a tous ses membres, ses orteils, ses mains et doigts, ses organes, ses yeux, nez, bouche, oreilles... Il mesure près de 7 cm de la tête au coccyx et près de 10 cm de la tête aux talons. Les cartilages commencent à se développer, pour plus tard devenir les os. Il bouge, mais seulement par réflexes, car son cerveau, même si en développement, n'est pas encore fonctionnel. Nous lui parlons souvent. Nous l'aimons déjà si fort, c'est incroyable. J'ai placé ses photos d'échographies dans des petits cadres, dans notre chambre. Il est là, on le sait maintenant, et on l'attend bien patiemment.

Mon chum
Mon amour pour Hom a encore grandi depuis le début de cette nouvelle aventure. Nous sommes maintenant liés par plus que notre amour. Pépin semble est plus concret pour lui, depuis la première échographie. Il semble lui aussi se laisser être heureux et ne plus laisser la peur l'emporter sur le reste. Il est gentil et patient avec moi, même si ce n'est pas toujours facile. Il me crème le ventre le soir, petit geste que j'adore.

Notre monde
Nous l'avons annoncé à mon père et sa copine, mes frères et leurs copines, mes beaux-parents, mon beau-frère et sa copine, ma mère, mes grands-parents, quelques amis, une partie de la famille de Hom, mais il reste encore bien des gens qui ne savent pas. Je n'ai pas envie de l'annoncer par email à certaines de mes amies, mais comme on ne se voit pas souvent, ça rend les choses difficiles. Je vais peut-être devoir leur dire par téléphone, avant qu'elles l'apprennent rendues à l'accouchement. Deux grosses réunions de famille s'en viennent: de mon côté, le mariage de mon frère et du côté de Hom, le pic-nic annuel de sa famille. Ces deux réunions ne me tentent pas plus qu'il faut, pour la simple raison que je vais devoir répéter la même chose 60 fois et me faire dire des commentaires épais du genre "ah! vous avez enfin trouvé comment faire!". Je suis contente de vivre ce bonheur avec ma famille proche, mais la famille éloignée, c'est une autre histoire. C'est comme s'ils entraient malgé moi dans mon intimité et comme je suis quelqu'un de privé (oui oui, même si j'écris sur le net), ça me met mal à l'aise. Je sais que je vais devoir m'habituer, mais laissez-moi le temps.

2 commentaires:

  1. Oh comme c'est beau te lire Kiwi! J'ai moi aussi ressenti ce que tu vis en ce moment, comme tu sais, ça pris 3 ans moi aussi avant d'avoir Vincent et j'te jure, c'est toute une aventure qui te transforme à tout jamais. Tu vas ADORER!

    Bisous mon amie!

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  2. en tant qu'amie maman, je suis heureuse de ''partager'' ça avec vous...
    je suis certaine que votre vie sera changée pour le mieux.. des enfants, ça remet les choses en perspective, les priorités aux bonnes places.. et ça remplit une maison d'amour!!!

    xxx

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