18 avril 2005

Frustration de fin de cycle (ou de début?)

Vendredi après-midi, j'ai eu un peu de spotting. Juste assez pour me dire que mon cycle était fini et que je n'étais évidement pas encore enceinte. Puis ça a arrêté. Samedi, rien. Juste assez pour me faire dire "oh... peut-être que c'était juste l'implantation ou mon utérus qui travaillait?" même si une autre voix me disait "tu n'as plus de symptômes et ta température descend. Réveille, tu n'es pas enceinte." Il a quand même fallu que j'attende à dimanche matin pour en avoir la confirmation. Rosie s'est pointée, accompagnée de ses amies Crampes et Ballonnement. Voilà, aujourd'hui J2 du 2e cycle de break d'injections.

Je trouve ça ridicule comment tout est à recommencer à chaque fois. Je passe la première semaine après l'ovulation de chaque cycle à me dire que ça n'a pas marché, que je dois juste attendre mes règles. Puis je passe la dernière semaine de chaque cycle à essayer de me convaincre que ce n'est pas grave si ça n'a pas fonctionné, on va se reprendre, on va recommencer. J'essaie de combattre de mon mieux le foutu espoir qui se faufile dans ma tête dans un moment d'inattention. Je n'y arrive pas, j'ai beau me répéter que c'est certain que je ne suis pas enceinte, il reste toujours une petite lueur d'espoir qui me fait croire que peut-être, peut-être je suis enceinte et je ne le sais juste pas. Je finis donc, imanquablement, par être déçue et frustrée quand mes règles arrivent. Même si je commençais à ne plus y croire, même si je finissais par me convaincre moi-même que tout ça était en vain, je tombe quand même de haut à chaque fois. Le fait de m'être faite avoir par mon imagination, le fait de ne pas être restée pessimiste et les deux pieds sur terre me frustre bien plus que le fait de ne pas être enceinte. Je m'en veux, je me trouve nouille d'avoir cru que j'allais être choyée par le miracle de la vie. Je suis frustrée contre mon corps de m'avoir menée en bateau. Je suis fâchée de ne pas avoir réussi à me convaincre qu'aucun embryon ne veut de mon ventre.

Puis viennent les jours d'appitoiement où je me répète que ça ne m'arrivera jamais, que je suis peut-être simplement pas faite pour être maman. Je me dis que ce n'est peut-être pas ça, ma destinée. Peut-être que je suis seulement trop entêtée et que je prends trop de temps à admettre que je devrais laisser tomber ce rêve-là. Peut-être que je ne comprends pas les signes clairs. Les vagues de rage, de frustration et de déception durent environ 2 semaines... Causées au départ par l'arrivée des règles, elles sont ensuite gardées en vie par le démon du Femara.

En plus de tout ça, viennent les questionnements "combien de temps est-ce qu'on va continuer encore? Est-ce que ça va vraiment nous arriver un jour? Pourquoi est-ce si difficile pour nous? Pourquoi les autres réussissent sans même essayer? Pourquoi?? Pourquoi c'est si injuste tout le temps??"

Ce cycle-ci ne fait pas exception. J'avais beau dire que je ne tomberais pas de haut vu que nous n'étions même pas supposés essayer, je me retrouve au même point qu'à chaque J1. Ce perpétuel recommencement m'épuise, me draine mon énergie et mon positivisme. Je me dis aujourd'hui que je dois continuer, au moins jusqu'à mon opération. L'idée de me faire opérer ne me plaît pas, mais le drilling lui-même me donne quelques petits morceaux d'espoir de plus. Au moment où je croyais ne plus rien avoir à essayer, je me retrouve avec une solution possible. Au pire des scénarios, l'opération ne donnera rien et je vais me retrouver comme avant. On va alors pouvoir quand même continuer les injections et inséminations. Au meilleur des scénarios, je vais me mettre à ovuler seule, ce qui serait en soi un véritable miracle. Je m'accroche à cette petite possibilité, sans oublier l'autre quand même. Bref, ça ne peut pas être pire que ce l'est en ce moment. On va donc continuer à essayer pour 2 cycles, puis on passera à la prochaine étape. Je ne regarde pas plus loin que ça, je ne veux pas me faire d'idée ni me décourager pour rien. Mais les possibilités sont quand même encourageantes. Je suis vraiment tannée de me jouer le même disque depuis presque 3 ans. Garde espoir, ne perds pas courage, ça va arriver, crois en toi et en vous. Je finis par ne plus l'entendre, encore moins le croire. Heureusement, je suis entêtée et j'ai trouvé une petite étincelle à laquelle m'accrocher. Si ça ne me tient que 2 mois, ce sera quand même ça de pris. On fait avec ce qu'on a.

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